Deut 8, 2…16 ; 1 Co 19, 16…17 ; Jn 6, 51-58
Aujourd’hui, deuxième dimanche après la Pentecôte, et le dimanche qui suit la Sainte Trinité, nous célébrons la fête du Saint Sacrement du corps et du sang du Christ. Cette fête qui nous rappelle le Jeudi Saint où Jésus fait don de son corps et de son sang au monde, est la fête par excellence de la communion : communion avec Dieu, communion avec le Christ et communion les uns avec les autres.
C’est par notre union au Christ que nous sommes en communion avec Dieu et les uns avec les autres. Le Christ est notre trait d’union.
- Mais comment sommes-nous liés au Christ ? A quelle condition lui sommes-nous unis ? C’est l’évangile de Jean qui nous donne la réponse. Jésus y dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui ». Nous sommes donc en communion avec Jésus si nous nous incorporons sa vie, si nous faisons de sa vie notre nourriture, si nous laissons notre chair et notre sang être touchés par sa chair et par son sang, si Jésus et nous ; devenons une même personne. Cela a une triple conséquence :
La première, c’est que Jésus devient notre demeure. Une demeure est un espace où l’on habite, où l’on est chez soi. L’école ou le lieu de travail peuvent bien être des bâtiments, mais nous ne pouvons pas dire que ce sont des habitations, des demeures. On n »y est pas chez soi, on ne peut pas s’y fixer. Ce sont de simples abris. Mais Jésus nous dit que nous pouvons habiter en lui. Cela veut dire que nous pouvons nous fixer en lui, nous sentir chez nous en lui. Cela veut dire qu’en lui, nous pouvons être sereins, nous avons la paix, la joie. Il est notre demeure parfaite qui nous rend heureux.
La deuxième, c’est que nous devenons nous aussi la demeure de Jésus. Etre la demeure de Jésus, c’est être un espace où Jésus s’installe, un espace accueillant pour sa parole qui transpire dans tout ce que nous faisons, de sorte que tous ceux qui nous voient peuvent dire : « Vraiment Jésus est vivant, sinon d’où vient-il que cette personne soit si bonne, si joyeuse, si charitable ? ».
La troisième, c’est que nous avons la vie en nous. Dans l’évangile, Jésus dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Par sa résurrection, Jésus nous montre que le mal, la mort n’auront jamais le dernier mot dans notre vie. Si nous sommes unis à Jésus, nous aurons la vie en nous et nous allons la rayonner autour de nous. - Par Jésus, nous sommes en communion avec Dieu. Jésus dit dans l’évangile : « De même que le Père, qui est la vie, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi ».
Nous y comprenons en effet que si nous vivons par le Christ, nous vivons aussi par Dieu, puisque le Christ vit par lui. Cela voudra dire que Dieu par Jésus-Christ devient l’inspirateur de notre vie, la source de notre pensée et de notre agir. - Par Jésus, nous sommes unis les uns aux autres. En effet, saint Paul dit aux Corinthiens et il le dit à nous aujourd’hui : « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous un seul pain ». Ce seul pain, c’est le Christ, et nous, nous sommes une multitude : par nos races, nos origines ethniques ou linguistiques, nos positions sociales. Mais nous n’avons qu’un seul sauveur ; Jésus Christ ! a communion avec Dieu a comme conséquence, la communion ou bien si vous voulez l’union les uns avec les autres comme membres de son corps. Et personne ne peux dire qu’il est unis à Dieu s’il n’est pas en bonne communion avec ses semblables.
Sommes-nous capables de voir en chaque personne que nous croisons un frère, une sœur en Jésus-Christ ? A cause de Jésus Christ ?
Alors, la vie devient-elle lisse ? Très facile ? Non ! Nous aurons à supporter des épreuves : dans nos familles, dans nos voisinages, dans nos lieux de travail. Dieu pourra le permettre comme le rappelle Moïse aux fils d’Israël dans la première lecture, du livre du Deutéronome. Pourquoi Dieu va-t-il le permettre ? Pour voir si nous lui sommes vraiment unis, semblables.
En effet, Moïse dit aux fils d’Israël que Dieu ne les abandonnera jamais s’ils restent un peuple fidèle : « N’oublie pas le Seigneur ton Dieu qui t’a fait sortir … de la maison d’esclavage ». « C’est lui qui, pour toi, a fait jaillir l’eau de la roche la plus dure ». Dieu peut changer le désespoir en espoir : si nous lui sommes unis !
A vous nos petites sœurs et petits frères, nos enfants qui allons communier au Corps et au Sang du Christ. Vous allez devenir « un » avec le Christ, son corps et lui va habiter vos corps mortels pour vous donner la vie qui vient de Dieu. Ne perdez pas cette vie, soyez attentifs chaque jour à la parole de Dieu qui sauve. Aimez Dieu, Jésus et son Eglise. Montrer dans vos familles, à l’école au quartier et dans vos villages que désormais, Dieu vous habite, que vous êtes sa demeure. Evitez mes chers enfants de profaner ce temple du Saint Esprit que vous êtes, soyez fiers d’appartenir au Christ.
Bonne Fête à tous !
Amen !
Abbe Jean Claude Cabwinwe Ciza
Diocèse de Bukavu, République Démocratique du Congo