Jr 20, 7-9 ; Rm 12, 1-2 ; Mt 16, 21-27
En ce 22e dimanche du temps ordinaire, les lectures nous introduisent au thème de la donation de soi. Que veut dire se donner soi-même ?
Se donner soi-même signifie mettre toutes ses énergies, toutes ses forces à la réussite d’une cause, à la poursuite d’un idéal : être un bon papa, une bonne maman, un bon fonctionnaire, un bon élève ou étudiant, une personne acceptable. On met alors tout en œuvre, on lutte, on se sacrifie, on abolit les obstacles pour atteindre ce but qu’on s’est fixé. Il y en a aussi qui se donne pour un mauvais idéal.
Poursuivre d’un idéal
Pour les croyants, la donation de soi est d’abord donation à Dieu. C’est cette dernière qui donne sens à tout ce qu’on fait. Et les lectures nous indiquent justement quelques caractéristiques de la donation :
C’est un don de Dieu : c’est Dieu qui nous attire vers lui, qui nous fixe des objectifs à atteindre. Dans la première lecture, le prophète Jérémie exprime bien cela lorsqu’il écrit : Seigneur, tu as voulu me séduire […] ; tu m’as fait subir ta puissance. Et saint Paul dans sa lettre aux Romains a l’expression : par la tendresse de Dieu.
D’où les questions pour nous : est-ce que nous avons l’impression que Dieu nous attire ? Qu’il a une influence dans notre vie ? Est-ce que nous expérimentons sa tendresse ? Est-ce que nous rayonnons cette tendresse autour de nous : en famille, en communauté, au travail, à l’école ?
Renouveler notre façon de penser
Elle renouvelle la vie : dans la première lecture, le prophète Jérémie a ses phrases : et je me suis laissé séduire […], et tu l’as emporté. Et dans la deuxième lecture, saint Paul exhorte les Romains et nous en disant : transformez-vous en renouvelant votre façon de penser.
Mais quelle doit être notre façon de penser renouvelée ? A cette question, saint Paul nous répond : offrir votre personne et votre vie [à Dieu]. Comment ? En faisant ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.
Voilà qui nous renvoie au cœur de nos vies, à nos devoirs quotidiens. Est-ce que dans ce que nous entreprenons, nous cherchons à plaire à Dieu ou plutôt à nous-mêmes et aux hommes ? Est-ce que dans notre agir quotidien, nous sommes animés par la volonté de faire le bien ?
Il est évident qu’il n’est pas facile de faire le bien. Il existe beaucoup d’obstacles sur la route qui conduit à la perfection. Cette considération nous mène à la suivante caractéristique.
L’esprit de sacrifice
Elle exige l’esprit de sacrifice : ceci est dû au fait qu’il y a en nous et autour de nous une lutte entre le bien et le mal, et que nous devons opter pour l’un de deux. Le prophète Jérémie nous dit qu’à cause de son choix pour le Seigneur, il doit subir la moquerie de gens. Situation qui l’amène au découragement : Je me disais : je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son Nom. Jésus dans l’évangile est découragé par Pierre qui ne comprend pas encore l’esprit de sacrifice.
Combien parmi nous ne se sont-ils pas vu qualifiés des rêveurs ; « poltron », « bois mort », parce qu’ils ont refusé de collaborer au mal ?
Face au danger du découragement, saint Paul nous prévient dans sa Lettre aux Romains : Ne prenez pas pour modèle le monde présent. Et le prophète Jérémie a eu raison de ne pas se décourager : Mais il y avait en moi comme un feu dévorant, au plus profond de mon être. Et le Seigneur lui-même a montré la voie qui mène à la perfection lorsqu’il disait à ses disciples : qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres et des scribes, être tué, et ressusciter le troisième jour.
Pour ceux qui choisissent le bien, malgré le sacrifice que cela implique, la victoire est certaine, car Dieu n’abandonne pas les siens.
Abbé Jean Claude Cabwinwe Ciza