Ex 20,1-17 ; 1 Co 1,22-25 ; Jn 2,13-25
Les lectures de ce Dimanche de Carême, appelé dimanche de Moïse, nous invitent à méditer sur la loi. La loi est un ensemble de propositions qui, sous forme d’injonction, vise à mettre de l’ordre, à instaurer l’harmonie dans la société afin d’éviter l’arbitraire.
L’amour que le Christ éprouve pour chacun de nous
Nous les croyants, comme peuple de Dieu, nous sommes, collectivement, la nouvelle Jérusalem où le Christ se rend. Dans l’évangile, saint Jean écrit : « Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem ». Jésus vient chez nous ; dans nos villes, dans nos villages, dans nos quartiers, dans nos familles. Et individuellement, nous sommes le temple de Dieu, la maison de Dieu pour qui le Christ se fait tant de soucis. En effet, saint Jean nous rappelle l’amour que le Christ éprouve pour chacun de nous par cette phrase de l’Ecriture : « L’amour de ta maison fera mon tourment ».
Dieu veut que sa maison soit en ordre. Il la sauve d’un autre type de maison, celle de l’esclavage. Il nous le dit lui-même dans la première lecture, du livre de l’Exode : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de l’esclavage ». L’ordre en nous, l’harmonie entre nous sont synonymes du salut. Pour cela, saint Jean écrit ce passage de l’évangile que nous avons déjà évoqué: « Comme la Pâque de Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem ».
Sommes-nous esclaves et prisonniers ?
Dieu par le Christ, nous apporte le salut, il veut nous sauver en nous arrachant à l’esclavage. C’est pour cela, comme nous le montre l’évangile, que le Christ fait un fouet, renverse ceci et cela, et nous dit avec autorité : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic ». En effet, nous sommes esclaves, captifs, prisonniers :
Des idoles ?
Bien souvent, volontairement ou involontairement, nous éloignons Dieu de notre vie. Nous le remplaçons par des personnes, le travail, des choses, l’argent, les idées, les préoccupations. Nous oublions alors que Dieu est le fondement de notre vie, qu’il doit occuper, lui, la première place dans notre vie, qu’il est notre premier conseiller.
Dieu ne peut pas être content si nous le reléguons à la deuxième place ou si nous le considérons comme étant lointain pour nous. Il nous le fait savoir dans la première lecture : « Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux ». Et il nous donne cette loi aujourd’hui : « Je suis le Seigneur ton Dieu […]. Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi ».
Du manque d’égard envers les parents ?
Des idéologies, des philosophies de toutes sortes font croire aux enfants que leurs parents ou les gens de la génération de leurs parents sont un obstacle à leur épanouissement, à leur liberté. Il vaut donc mieux ne pas les écouter dans les options que l’on envisage, dans les décisions que l’on prend. La sagesse qu’ils imprimaient dans nos cœurs depuis notre enfance, leurs voix qui résonnent encore dans nos oreilles ne sont alors plus écoutées, ne sont alors plus suivies. Les gens qui nous voient vivre de manière désordonnée peuvent s’étonner et se demander : « Est-ce que celui-ci, est-ce que celui-là a eu des parents, a encore des parents ? ».
Aujourd’hui, Dieu nous donne cette loi : « Honore ton père et ta mère afin d’avoir une longue vie sur la terre ».
De mauvais sentiments à l’égard des autres ?
Il arrive, pour des raisons liées à l’orgueil ou au besoin de bien se faire voir, ou au besoin de vouloir dominer, de tuer les gens pas nécessairement physiquement, mais psychologiquement, spirituellement et même intellectuellement. Et cela par notre regard, par nos pensées, par nos actions.
Il nous arrive aussi pour des raisons liées à la convoitise de manipuler ou de vouloir manipuler les gens et ainsi les rendre vulnérables vis-à-vis de nos sentiments, de notre corps. Aujourd’hui, Dieu nous donne cette loi : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère ».
De mauvais sentiments à l’égard des biens des autres ?
À cause de la gourmandise, nous aimons avoir plus que le nécessaire. C’est là la source de tant de vols, de tant de mensonges, de tant d’injustice. Nous dépouillons les gens de leur dû, de leurs avoirs, de leur vérité, de leur dignité. Nous les laissons déambuler comme des vauriens. Des exemples sont multiples autour de nous.
Aujourd’hui, le Seigneur nous donne cette loi : « Tu ne voleras pas. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ».
Pouvons-nous respecter la loi du Seigneur ?
Si nous avons la force : c’est la force du Christ crucifié dont parle la deuxième lecture. Elle nous permet de crucifier en nous les passions, les tendances, les actes qui nous empêchent de vivre la sagesse de Dieu.
- Est-ce que je suis humble, patient et fidèle ?
Si nous avons l’amour : de cet amour dont parle un passage déjà cité de l’évangile : « L’amour de ta maison fera mon tourment ». Il s’agit de vouloir mettre de l’ordre dans le temple de Dieu, dans la maison de Dieu que nous sommes.
–Est-ce que je cherche à plaire à Dieu ?
Si nous avons la foi : Dans l’évangile, il est dit du Christ : « Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en lui, à la vue des signes qu’il accomplissait ». Jésus accomplit beaucoup de signes dans notre vie. Ils sont une invitation à nous attacher à lui pour mieux servir nos frères et sœurs.
- Est-ce que j’ai confiance en Jésus ?
Si nous respectons la loi de Dieu, si nous vivons selon ses commandements, alors nous deviendrons vraiment « ceux que Dieu appelle », selon une expression de saint Paul dans la deuxième lecture.
L’Abbè Jean Claude Cabwinwe Ciza, La République démocratique du Congo