Ac 3, 13-19 ; 1 Jn2, 1-5 ; Lc 24, 35-48
En ce troisième dimanche, nous allons méditer sur la présence de Jésus dans notre vie. L’évangile nous raconte comment les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient à leur tour aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’est passé sur la route, et comment ils avaient reconnu le Seigneur.
Habituellement, a quoi reconnaitre quelqu’un, sinon à son corps ? C’est-à-dire aux traits de son visage, à l’intonation de sa voix, à la profondeur de son regard, à tous les signes extérieurs qui suscitent en nous le sentiment de la présence de telle personne bien précis. Pour les apôtres avec Jésus, ça n’a pas été le cas. Du coté disciples, il y a doutes ; il nous arrive aussi de douter de la présence de Jésus dans notre vie. Et voilà, lui qui leur dit « voyez mes mains et mes pieds », leur répond Jésus, « c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a ni chair ni os. Il s’agit de Jésus en chair et en os et il n’y a plus un autre chemin pour l’aborder. Par ces paroles, Jésus confirme, console, encourage les siens.
Il est celui qui dans les doutes possibles de notre vie, se tiens début devant nous pour communiquer avec nous, pour nous rassurer, pour partager avec nous ; il est celui qui nous rassure. Comme dans cette page de l’évangile, il partage la vie des hommes, notre vie pour nous donner sa vie. Le corps ressuscité de Jésus, il est là même où nous ne l’attendons plus : sous les traits ravagés et désabusés de ceux qui désespèrent, comme un reflet du regard de Jésus, qui doucement se pose sur eux. Mère Térésa n’a-t-elle pas confié un jour, avoir retourné une prostituée dans les rues de Rome, simplement en la regardant d’une certaine façon, sans doute comme Jésus l’aurait regardée, d’un regard de ressuscité qui purifie et restaure.
Ce même corps de Jésus ressuscité se rend présent parmi nous à chaque Eucharistie. Il nous est donné de le reconnaitre en le recevant. Lui-même nous y invite : touchez mes mains et mes pieds, regardez, c’est bien moi ! Le corps de Jésus est le germe de notre propre résurrection. Dès aujourd’hui, il enlève nos péchés. Il transforme notre corps de misère en son corps de gloire, en un sacrement de son amour.
Ainsi, nous pouvons comme Pierre dans la première lecture l’appeler notre « serviteur Jésus » ; ce serviteur humilié et glorifié d’Isaïe, ce serviteur qui se met à table avec ses disciples et partage le pain avec eux, ce serviteur qui communie avec ses disciples.
Mais ce même serviteur est « le Saint et le juste ». Il est celui qui nous sanctifie par son corps et son sang. Lui le juste, il est celui qui nous justifie par sa mort sur la croix nous dit la deuxième lecture. Notre défenseur devant le Père, la victime offerte pour nos péchés.
Lui le Prince de la vie, il est le « premier-né d’entre les morts » afin que tous ceux qui croient en lui aient la vie éternelle. Prions afin qu’en communiant en son corps et à son sang, nous puissions le reconnaitre à chaque instant de notre vie et que nous puissions demeurer dans son amour en gardant fidèlement ses commandements.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza, La République démocratique du Congo