Aujourd’hui plusieurs personnes se posent la question de savoir si réellement Dieu existe. Depuis trois mille ans, un peuple, Israël, a répondu à cette question : « oui, je l’ai rencontré ». Le Seigneur s’est révélé à lui comme l’Unique et il s’est engagé à fond dans son histoire. Il en a fait le signe de l’histoire du salut. Le Seigneur est le seul Dieu, Israël en est la démonstration. Dans la théophanie du Sinaï, « un ramassis de fugitifs » a été rejoint, touché, fondu par le feu d’un amour divin. La fusion a été complète : Dieu et Israël ne feront qu’un comme l’époux et l’épouse.
Apprenons à rencontrer Dieu
Cette unicité de Dieu fut reconnue, non à la suite de raisonnements de quelques intellectuels, mais à la vue des interventions directes de Dieu en faveur de ses enfants. Ce peuple sans avenir est devenu l’avenir de tous les peuples. Que nous sommes loin des théologies cérébrales ! Et encore plus de certaines représentations du mystère trinitaire ! Apprenons de la Bible à rencontrer Dieu comme un homme rencontre son ami sur les pistes du désert.
Pour nous qui est Dieu ? Regardons l’histoire de la Bible, celle de notre propre vie, celle de l’humanité contemporaine. Avant de découvrir Dieu comme créateur, Israël l’a reconnu comme son libérateur. Dieu est là, dans sa vie, dans ma vie, dans son histoire, dans mon histoire. Tout instant est présence et appel de Dieu. « C’est le Seigneur qui est Dieu : il n’y en a pas d’autre ». Car enfin, Dieu est Dieu.
Dieu est tout et seul amour
A travers le texte de la deuxième lecture, Saint Paul nous révèle notre relation avec la Sainte Trinité. L’Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ». Dieu est notre Père, nous sommes ses fils, Fils dans le Fils ! Par l’Esprit, l’Amour qu’est Dieu est répandu dans nos cœurs comme un fleuve en pleine crue. L’Esprit irrigue fertilise, fait croitre nos facultés d’intelligence et de volonté, de sensibilité et d’action.
Etre chrétien, c’est se laisser guider par l’Esprit, c’est, disait saint Jérôme, « tendre ses voiles à l’Esprit ». Saint Paul ramène l’expérience de la vie chrétienne à sa source et à son agent : l’Esprit. À partir de lui, il nous presse d’entrer en relations d’intimité avec le Père et avec le Fils. Nous ne serons de vrais spirituels que si nous arrivons à donner à notre personne des réflexes inspirés de l’Esprit devant les êtres, les faits, les idées de notre temps.
La Trinité est un grand mystère
Dans l’Evangile, Jésus nous révèle Dieu dans ses secrets de son être profond. Il nous a manifesté que Dieu est son Père et que l’Esprit Saint est le lien d’amour qui les unit et qui nous relie à eux. Aussi nous ne saurions parler de la Trinité qu’à partir de l’expérience de Jésus.
Jésus prie le Père, il accomplit les œuvres du Père, il dit la parole du Père. Il exulte dans l’Esprit, il promet l’Esprit, il vit et agit dans la force de l’Esprit. Il meurt en transmettant l’Esprit. Ainsi, la Trinité n’est pas un rébus théologique, mais le mystère de trois personnes. Un mystère, à savoir non une vérité à laquelle il n’y a rien à comprendre, mais une réalité divine à laquelle il y a tellement à comprendre que nous ne finirons jamais de l’explorer et de l’expliquer. Qui se laisse descendre en cette abime découvre comme un palais aux salles de plus en plus merveilleuses.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza, La Réppublique Démoctratique du Congo