Ex 24, 3-8 ; He 9, 11-15 ; Mc 14, 12-26
Aujourd’hui, premier dimanche après la Sainte Trinité où nous avons médité sur l’amour de Dieu à l’intérieur de trois personnes divines, nous célébrons la fête du Saint Sacrement du corps et du sang du Christ où nous méditons sur l’amour de Dieu pour nous, pour l’humanité.
Qu’est-ce qu’une alliance ?
Les lectures prévues pour cette célébration traitent du thème de l’Alliance. En effet, dans la première lecture, du livre de l’Exode, nous avons entendu dire de Moïse : « Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit : “Voici le sang de l’Alliance que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous” ». Et dans la deuxième lecture, de la Lettre aux Hébreux, il est dit du Christ : « Le Christ est le grand prêtre du bonheur à venir. Le temple de son corps est plus grand et plus parfait que celui de l’ancienne Alliance ». « […] il est le médiateur d’une alliance nouvelle ». Enfin dans l’évangile tiré de saint Marc, Jésus dit aux disciples : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude ».
Mais qu’est-ce qu’une alliance ? Une alliance est une entente entre des personnes ou entre des organisations en vue d’une collaboration très étroite. Pour être crédible, une alliance doit avoir un contenu clair sous forme de lois, de règles ou de promesses. Et elle peut s’objectiver dans des symboles comme des signatures, des bagues, voire des repas. La durée de l’alliance, la solidité de l’alliance, l’efficacité de l’alliance dépendent du respect du contenu de l’alliance par les parties impliquées.
L’Alliance de Dieu avec nous
Dieu fait une alliance avec nous. L’initiative de nous prendre dans son amour vient de Lui qui nous aime de toute éternité. Dans la première lecture, il est dit : « En descendant du Sinaï, Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles du Seigneur et tous les commandements ».
L’Alliance de Dieu avec l’humanité ne laisse personne, de ceux qui sont appelés, de côté. La première lecture parle de « peuple », et l’évangile de « disciples ». Nous les croyants, nous formons le peuple de Dieu, nous sommes les disciples du Christ. Dieu nous aime pareillement.
Quels sont les signes et le contenu de l’Alliance ?
D’abord les paroles : dans la première lecture, nous avons entendu dire : « Moïse écrivit toutes les paroles du Seigneur ». Quelles sont ces paroles ? Ce sont les dix commandements. Le Catéchisme de l’Église catholique (n° 2083-2534) les présente comme suit : « 1. Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras, 2. Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux, 3. Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier, 4. Honore ton père et ta mère, 5. Tu ne commettras pas de meurtre, 6. Tu ne commettras pas d’adultère, 7. Tu ne commettras pas de vol, 8. Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain, 9. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, rien de ce qui est à ton prochain, 10. Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain (Dédoublement du commandement précédant).
Ensuite les actes : dans la première lecture, il est dit que Moïse « prit le sang, en aspergea le peuple », et dans la deuxième lecture comme dans l’évangile, il est dit que Jésus s’offrit lui-même à Dieu pour ses disciples sous les formes du pain et du vin.
Qu’apporte l’alliance aux hommes ?
La première lecture répond : « [Moïse] chargea quelques jeunes Israélites d’offrir des holocaustes ; et d’immoler au Seigneur des jeunes taureaux en sacrifice de paix ». L’Alliance veut restaurer la paix entre les hommes, et entre les hommes et Dieu.
Nous ne pouvons malheureusement pas dire que notre relation à Dieu est toujours bonne. Dans les joies que nous vivons comme dans les difficultés que nous rencontrons, bien souvent nous oublions de rendre grâce à Dieu ou de lui demander conseil. Aujourd’hui, Dieu veut que nous lui donnions la première place dans notre vie.
Et la paix entre nous ? Nous ne pouvons pas dire qu’elle est toujours au rendez-vous. La violence est un peu partout dans nos paroles et dans nos actes. La paix doit commencer dans nos cœurs. Alors seulement elle peut s’étendre au prochain. Aujourd’hui, Dieu veut que grâce au sang de Jésus « victime sans tache », notre conscience soit purifiée « des actes qui mènent [et nous-mêmes et les autres] à la mort. Car nous sommes créés pour la vie.
Nous est-il possible de maintenir l’alliance avec Dieu ?
Oui, si nous sommes fidèles aux commandements de Dieu : les Israélites l’ont promis et nous devons nous aussi le promettre avec eux : « Le peuple répondit d’une seule voix, dit la première lecture : “Toutes ces paroles que le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique” ». C’est chaque jour, à tous les instants, là où nous sommes que nous devons vivre dans cette fidélité.
Qui, si nous savons rendre grâce à Dieu : il est dit dans l’évangile qu’ « Après le chant d’action de grâce, ils [Jésus et les disciples] partirent pour le mont des Oliviers ». La vie n’est certes pas facile avec ses nombreux obstacles, avec ses nombreux pièges. Nous devons constamment nous relier à Dieu pour l’affronter en croyants.
Dans cette eucharistie, demandons au Seigneur la grâce d’être de ceux qui sont appelés selon La lettre aux Hébreux, à « recevoir l’héritage éternel déjà promis ».
Le père Jean Claude Cabwinwe Ciza, La Réppublique Démocratique du Congo