Ap 11,19.12,1-6 ; 1 Co 15, 20-26 ; Lc 1, 39-56
En ce jour où nous célébrons l’élévation en corps et en âme de la Vierge Marie à la gloire du ciel, les lectures nous invitent à méditer sur le thème de l’amour. Car c’est par amour pour l’humanité que Dieu nous sauve, et il veut que nous vivions dans l’amour.
Dans la première lecture, du livre de l’Apocalypse, il est dit que « Le Temple qui est dans le ciel s’ouvrit ». Ce Temple, c’est le cœur de Dieu qui se rend accessible aux hommes. Dieu se laisse émouvoir par notre misère. Et que dévoile le cœur de Dieu ? L’arche de l’alliance, c’est-à-dire l’amour. L’alliance est un lien. Aussi, c’est le Christ qui nous fait connaître l’amour de Dieu. C’est lui qui relie le ciel et la terre.
Mais Dieu a besoin de la collaboration de l’humanité pour que le Christ vienne au monde. La femme enceinte de l’enfant, c’est le temple qui abrite l’arche de l’alliance sur la terre pour la faire connaître au monde. A partir d’ici, on peut déjà voir les caractéristiques de l’amour de Dieu :
Cet amour est rencontre
C’est la rencontre du ciel et de la terre, de Dieu avec l’humanité. Dieu se mêle à notre histoire pour nous sauver. Ainsi dans la première lecture, l’on parle de « l’enfant [qui] fut enlevé auprès de Dieu et de son trône, et de la femme [qui] s’enfuit au désert où Dieu lui avait préparé une place ». Et dans l’évangile, l’on parle de marie (dont le nom signifie aimé d’Amon, d’Imana, de Dieu) qui « se mit rapidement en route vers une ville de la montagne de Judée » à la rencontre d’Elisabeth pour lui présenter le Christ qui est dans ses entrailles.
Et nous, est-ce que nous laissons Dieu venir à notre rencontre, se mêler de nos affaires ? Est-ce que nous savons aller à la rencontre des autres pour leur apporter le Christ ?
Cet amour est triomphant
L’amour de Dieu est un amour salvateur parce que qu’il est triomphant. Dieu intervient dans notre vie pour détruire le mal. Dans la première lecture, il s’agit du « Dragon [qui] se tenait devant la femme afin de dévorer l’enfant qui allait naître ». C’est le mal qui menace de réduire à néant le bien que nous faisons. Dans la deuxième lecture, saint Paul parle des ennemis que le Christ mettra sous ses pieds. Les ennemis du Christ sont également nos ennemis, de sorte que le triomphe du Christ est aussi notre triomphe. L’évangile énumère quelques-uns de ces ennemis, à savoir l’orgueil, la domination, la richesse.
Est-ce que nous laissons le Christ détruire en nous ces maux qui font notre richesse, c’est-à-dire la jalousie, les préjugés, l’égoïsme, la volonté de nuire aux autres ?
Cet amour apporte la joie
Dieu apporte la joie à l’humanité ; la joie de savoir aimé de Dieu, la joie d’être sauvé. Dans la première lecture, l’on parle d’une voix puissante qui se fit entendre : « Voici maintenant, le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ». Cette voix est puissante parce qu’elle est portée par la joie. C’est une voix rassurée et rassurante. Dans l’évangile, Elizabeth dit que l’enfant en elle a tressailli d’allégresse en sentant la proximité du Christ. Et elle-même a goûté le bonheur de voir la mère du Sauveur venir jusqu’à elle. Et Marie se dit exalté de voir Dieu élever les humbles, ceux qui paraissent ne pas compter aux yeux des hommes.
Est-ce que nous avons de la place pour la joie en nous ? Est-ce que nous apportons la joie aux autres ?
Cet amour dure pour toujours
L’amour de Dieu a une mémoire, et il dure longtemps, il dure à jamais. Dans l’évangile, Marie dit : « Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui les craignent », « il se souvient de son amour », et « de la promesse faite à nos pères en faveur d’Abraham à jamais ».
Voilà une interpellation pour nous :
Est-ce que nous réalisons que Dieu nous aime pour toujours ? Et comment est notre amour pour les autres ? Est-ce que nous aimons pour toujours ou seulement en attendant ?
L’Assomption de la Vierge Marie se comprend dans ce contexte de l’amour de Dieu qui est rencontre, qui est triomphant, qui apporte la joie et dure pour toujours. Nous-mêmes, à l’exemple de Marie, nous sommes sauvés par l’amour.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza