Sg 7, 7-11 ; Hb 4, 12-13 ; Mc 10, 17-30
Les lectures que nous venons d’entendre nous parle de la sagesse. Elles nous disent ce qu’elle n’est pas, ce qu’elle est, comment l’obtenir, et ce qu’elle apporte dans la vie de ceux qui l’accueillent.
Ce que la sagesse n’est pas : la sagesse, en tant que capacité à bien se diriger dans la vie, n’est pas quantitative, c’est-à-dire elle n’appartient pas au domaine de la quantité, de ce que l’on peut calculer.
Pour cela, nous dit le livre de la sagesse : La sagesse est plus importante que le pouvoir : « Je l’ai préféré, dit le sage, aux trônes et aux sceptres ». Pouvons-nous dire la même chose que le sage ? Pourtant quand nous examinons notre vie, nous découvrons que nous aimons faire sentir aux autres notre présence, que nous aimons manipuler les gens, que nous aimons nous entourer des esclaves.
La sagesse est plus importante que la richesse : « à côté d’elle, affirme le sage, j’ai tenu pour rien la richesse ; avec les pierres précieuses ». Pouvons-nous vraiment affirmer la même chose que le Sage ? Quelle est la véritable raison des conflits qui secouent notre pays ? Notre région ? N’est pas les richesses ? N’est-ce pas les pierres précieuses ?
La sagesse est plus importante que les soins du corps : «Je l’ai aimé, dit le sage, plus que la santé et que la beauté».
Pouvons-nous dire la même chose que le sage ? C’est vrai qu’il faut avoir une bonne santé et être présentable. Mais n’est-ce pas que bien souvent nous pensons d’abord à notre santé, oubliant celle des autres, surtout des pauvres ?
Non ! La sagesse n’est pas quantitative. Mais qu’est-elle alors ?
La sagesse est qualitative : c’est dire qu’elle appartient au domaine de la qualité. En effet, elle est bonté : dans l’évangile, un homme appelle Jésus, « Bon Maître ». Et Jésus posant « son regard sur lui, […] le prit en affection ».
Etre bon, c’est vouloir du bien aux autres, c’est être capable de poser sur les autres un regard affectueux, un regard qui fait grandir, qui donne la dignité à ceux qui nous approchent. Sommes-nous capables d’un tel regard ?
La sagesse est éclairante : le sage du livre de la sagesse dit qu’elle l’a choisi de préférence à la lumière « parce que sa lumière ne s’éteint pas ». La sagesse éclaire notre conscience et nos rapports avec les autres. Elle nous aide à séparer le bon du mauvais, le vrai du faux. Elle nous aide à être vrais comme l’a été Jésus avec l’homme de l’évangile. Il l’a aimé et lui a dit la vérité sur le salut. Savons-nous être vrais avec nous-mêmes ? N’est-ce pas que quand nous aimons quelqu’un, nous ne sommes plus capables de lui dire la vérité pour, soi-disant, ne pas le froisser, le décourager ?
Mais comment obtenir la sagesse ? Les lectures nous suggèrent deux moyens qui nous montrent que la sagesse ne vient pas de nous, qu’elle nous vient d’ailleurs, que c’est un don. Par la prière : dans le livre de la sagesse, le sage dit : « J’ai prié, et l’intelligence m’a été donné. J’ai supplié, et l’esprit de la sagesse est venu en moi ».
La prière est un remède contre notre médiocrité, contre nos mauvais actes. Quelle est la place de la prière dans notre vie ? Comment est notre prière ? Par la fréquentation de la Parole de Dieu : la lettre aux Hébreux nous apprend que la Parole de Dieu « est vivante », qu’elle est « énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l’âme ». En fait, vivante, elle nous fait vivre ; tranchante, elle découpe les mauvais penchants de notre vie.
Quelle est la place de la Parole de Dieu dans notre vie ? Nous laissons-nous guider par elle ? Si nous sommes sages, les fruits de la sagesse ne peuvent que se faire reconnaître dans notre vie : La sagesse nous rend libres : « vas, dit Jésus à l’homme qui l’a interrogé, vends tout ce que tu as ».
La sagesse nous ouvre aux autres : « donne-les aux pauvres ». La sagesse fait de nous des enfants du ciel : « tu auras un trésor au ciel ». Alors, nous devenons de vrais disciples du Christ : « puis viens et suis-moi ». N’allons pas triste et sombre comme l’homme, mais suivons le Christ notre lumière, source de la vrai richesse.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza