Is 6, 1-8; 1 Co 15, 1-11; Lc 5, 1-11
Les lectures de ce cinquième Dimanche du Temps Ordinaire nous parle de la gloire de Dieu. La gloire, c’est la splendeur, la grandeur. La gloire de Dieu, c’est donc la splendeur, la grandeur de Dieu révélée aux hommes.
Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous décrit sa vision de la gloire de Dieu en ces termes saisissants : « L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur sur son trône élevé ; les pans de son manteau, remplissaient le Temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils se criaient l’un à l’autre : « Saint ! Saint ! Saint ! Saint le Seigneur Dieu de l’univers. Toute la terre est remplie de sa gloire ». Et Isaïe poursuit en disant : « Les pivots des portes se mirent à trembler à la voix de celui qui criait, et le Temple se remplissait de fumée ».
Cette vision de la gloire de Dieu nous rappelle celle qu’ont eue Moïse et les enfants d’Israël au mont Sinaï. Elle est décrite dans Exode 19 : « Moïse fit sortir le peuple à la rencontre de Dieu hors du camp, et ils se tinrent tout en bas de la montagne. La montagne de Sinaï n’était que fumée, parce que le Seigneur y était descendu dans le feu ; sa fumée monta comme une fournaise, et toute la montagne trembla violemment. La voix du cor [qui s’était faite entendre] s’amplifia » (Ex 19, 17-19).
Cette vision de la gloire de Dieu nous rappelle également celle de la transfiguration de Jésus. Saint Matthieu en parle comme suit : « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et les emmène à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici que leur apparurent Moïse et Elie qui s’entretenaient avec lui » (Mt 17, 1-3).
La manifestation de la gloire de Dieu est une initiative divine. C’est Dieu lui-même qui vient vers nous pour nous élever par sa splendeur, pour nous éclairer de sa lumière. Ainsi est-il dit dans l’évangile que « Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon ». Jésus monte dans notre barque, entre dans notre vie, se fait notre compagnon.
Mais qu’est-ce que la manifestation de la gloire de Dieu révèle-t-elle en nous ? Elle révèle :
Notre splendeur : dans l’évangile, il est dit que Pierre et ses proches « prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient ». Notre vie peut vraiment devenir le reflet de la splendeur de Dieu. Isaïe aussi le reconnaît lorsqu’il dit : « les pans [du] manteau [de Dieu] remplissaient le Temple ».
Le Temple, c’est nous, c’est notre vie. Dieu nous donne beaucoup de talents, beaucoup de richesses, beaucoup d’intelligence pour que nous soyons heureux, pour que nous portions des fruits en abondance. Mais il nous faut au moins une chose : lui obéir. C’est ce que fait Pierre : « sur ton ordre, dit-il à Jésus, je vais jeter les filets ». La lumière du Christ ne peut nous éclairer, ne peut nous guider que si nous acceptons d’être éclairé par elle, d’être guidé par elle.
Notre misère : la gloire de Dieu est révélatrice de notre petitesse, de nos mauvaises actions. Isaïe, dans la première lecture dit : Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi ; le Seigneur de l’univers ! » Et dans l’évangile, Pierre reconnaît : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ». Bien souvent ce que nous disons et ce que nous faisons ressemblent à des activités de la nuit : nous jalousons, nous critiquons, nous accusons, nous confondons les valeurs, nous tuons notre personnalité et celle des autres. Nous sommes de pauvres pécheurs comme l’admet Pierre : « Seigneur, dit-il dans l’évangile, éloigne-toi de moi, car je suis pécheur ». Et Paul également : « Car moi, dit-il aux Corinthiens, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu ».
Mais Dieu peut nous pardonner nos péchés. Saint Paul dit en effet aux Corinthiens : « Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures ». Et Isaïe, dans sa vision, a été témoin de la scène suivante : « l’un des séraphins vola vers moi, tenant un charbon brûlant qu’il avait pris avec des pinces sur l’autel. Il l’approcha de ma bouche et dit : “Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné” ». Dieu peut tout nous pardonner.
Maintenant, à quoi sa gloire nous appelle-t-elle ?
A chasser la peur de notre vie : dans l’évangile, Jésus dit à Pierre : « N’aie pas peur ». La peur paralyse. Or nous avons peur de beaucoup de choses : de nos familiers, de nos collègues, de nos collaborateurs, de nos voisins, de nos dirigeants, de nos éducateurs, de notre santé. Jésus veut nous rassurer qu’il est là avec nous, à côté de nous, en nous.
– De quoi ai-je peur ? Est-ce que j’en parle à Jésus ?
A nous ouvrir aux autres : dans la première lecture, Isaïe dit à Dieu : « Moi, je serai ton messager, envoie-moi ». Et dans l’évangile il est dit que Pierre et ses proches « firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider ». Si Dieu se donne à nous, c’est pour qu’à notre tour nous puissions penser aux autres.
– Est-ce que j’ai de la place dans ma vie pour ceux qui m’entourent ?
A nous attacher au Christ : dans la deuxième lecture, saint Paul dit aux Corinthiens : « vous serez sauvés par [l’Évangile] si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ». Et dans l’évangile il est dit de Pierre et de ses compagnons qu’ « ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils suivirent [Jésus] ». Sans Jésus nous ne pouvons rien, avec Jésus nous pouvons tout.
- Est-ce que j’ai confiance en Jésus ?
Demandons à Dieu de nous combler de ses grâces.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza
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