Ac 14, 21-27; Ap 21, 1-5 ; Jn 13, 31-35
Les lectures de ce cinquième Dimanche de Pâques nous introduisent au thème du renouveau de la vie. Renouveler, c’est rendre neuf, prendre un nouveau départ parce que l’ancien ne compte plus. C’est remettre quelque chose dans l’état de pouvoir fonctionner. Le renouveau est synonyme de la vie, de la vie retrouvée.
Il en est de même dans la vie spirituelle. L’on peut traverser des moments où l’on se sent loin de Dieu, loin des autres. Des moments où l’on se sent vraiment inutile, rejeté, abandonné, à la marge. Des moments où l’on se sent caduque, fané, tout seul.
Aujourd’hui, saint Jean a une bonne nouvelle pour nous. Il écrit dans l’Apocalypse : « Moi Jean, j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle ». Mais de qui sont-ils l’œuvre ? Pour nous croyants, le renouveau de notre vie est d’abord une initiative divine, une offre de Dieu à l’homme. Le livre de l’Apocalypse nous le rappelle avec saint Jean qui écrit : « Et j’ai vu descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle ».
Dieu vient vers nous pour nous changer, pour nous donner un nouveau regard. Il ne vient pas habiter en marge de notre vie, à côté. Non ! Il vient vraiment habiter avec nous, dans notre quotidien : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes/, il demeurera avec eux/, et ils seront son peuple », écrit saint Jean. Et plus loin il dit : « Alors celui siégeait sur le Trône déclara : ‘Voici que je fais toutes choses nouvelles’ ».
D’où la question : comme croyants, est-ce que nous réalisons que Dieu se fait des soucis pour nous, qu’il habite avec nous, qu’il est avec nous dans notre maison, dans notre travail, dans nos études, dans nos amitiés, dans nos luttes quotidiennes ?
Si le renouveau de notre vie est d’abord une initiative divine, il n’en reste pas moins que nous devons y collaborer. Comment ?
Par la foi
C’est la dimension verticale de notre réponse à la grâce de Dieu. Cette foi, c’est Dieu qui la suscite en nous pour que nous puissions tendre vers lui. C’est ce que nous apprend la première lecture : « A leur arrivée [à Antioche de Syrie], ayant réuni les membres de l’Eglise, [Paul et Barnabé] leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux et comment il avait ouvert aux nations païennes la porte de la foi ».
La demeure de Dieu est avec les hommes. Mais c’est Dieu qui ouvre la porte pour que les hommes puissent y entrer. Pour cela, nous devons avoir confiance en Dieu. Si l’on n’a pas confiance en quelqu’un, on hésitera longtemps devant la porte de sa maison avant d’y entrer. Peut-être qu’on n’y entrera même pas.
Est-ce que dans notre vie, nous avons confiance en Dieu, en son amour, en sa protection ?
Cependant, il ne suffit pas d’avoir confiance en Dieu. Il nous faut encore lui rester fidèle, demeurer dans sa demeure, sans chercher à en sortir. Pour cela, il faut beaucoup de courage face à tant de raisons qui nous poussent à douter de l’importance de la foi : maladies, échecs scolaires, crises affectives, manque d’emploi…
Ainsi pouvons-nous lire dans les Actes des Apôtres : « Paul et Barnabé, revenus à Iconium et à Antioche de Pisidie, affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi ».
Aujourd’hui, Iconium et Antioche de Pisidie, ce sont nos villes, nos communautés, nos maisons. Aujourd’hui, Paul et Barnabé s’adressent à nous.
Est-ce que devant les difficultés, nous nous encourageons les uns les autres à persévérer dans la foi ? Ou est-ce que nous avons tendance à laisser les gens à leur triste sort ?
Par l’amour
C’est la dimension horizontale de notre réponse à la grâce de Dieu. Cet amour est d’abord lui-même un don de Dieu en Jésus-Christ. Dans l’évangile, Jésus donne un testament à ses disciples et donc à nous : « Je vous donne un commandement nouveau, c’est de vous aimer les uns les autres ».
Jésus est le modèle de notre amour, les uns envers les autres : « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». Si nous nous aimons vraiment de manière débordante, alors cette parole de l’Apocalypse deviendra une réalité : « Le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n’y avait plus de mer ».
Quand on est à la mer, on ne voit pas l’autre rive. S’il y a des mers entre nous, nous ne voyons pas l’autre, les autres. L’amour sèche les mers et nous rapproche les uns les autres.
Voulons-nous vraiment être des disciples du Christ ? Alors témoignons-nous les uns les autres cet amour sans repli, infini qu’il a pour nous.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza