Ac 15, 1-29; Ap 21, 10-23; Jn 14, 23-29
En ce sixième dimanche de Pâques, les lectures nous introduisent au thème de la présence de Dieu parmi les hommes.
Etre présent, c’est être là, non pas de manière passive ou indifférente, mais active, agissante. Lorsqu’on fait l’appel, si l’on lit un nom et que l’élève réponde « présent », cela veut dire qu’il ne dort pas, qu’il n’est pas distrait, mais qu’il est vraiment là, en classe, dans les conditions physiques et mentales de pouvoir suivre le cours. Et dans une famille, quand on dit des parents qu’ils sont présents, c’est qu’ils ont le sens du foyer, qu’ils se soutiennent l’un l’autre, et qu’ils éduquent bien leurs enfants.
Les lectures nous montrent que Dieu a le souci des hommes, et qu’il veut être présent dans leur vie. Ainsi, dans le livre de l’Apocalypse, Jean dit : « Moi, Jean, j’ai vu un ange qi m’entraîna par l’esprit sur une grande et haute montagne ; il me montra la cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu ». Jérusalem descend pour que notre pays, nos campagnes, nos villes, nos communautés, nos familles, nos vies soient sanctifiés. Dieu veut le bien de l’homme. Mais il ne l’impose pas. Comment alors cela advient-il ?
C’est l’évangile qui nous répond à cette question. Jésus y dit : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui ». Il s’agit donc de deux choses :
1° La fidélité au Christ : Dieu demeure en nous si nous sommes fidèle au Christ, c’est-à-dire si non seulement nous écoutons la parole de Dieu, mais que nous cherchons aussi à la mettre en pratique dans la vie de tous les jours. Mettre en pratique la parole de Dieu par de petits gestes d’attention les uns à l’égard des autres, c’est témoigner de notre attachement au Christ, qui lui a toujours été fidèle au Père en faisant en tout sa volonté.
2° L’amour du Christ : la fidélité au Christ n’est réalisable que si nous l’aimons. Aimer le Christ, c’est faire de lui le centre de notre vie : penser à lui, le louer, lui demander conseil, le contempler dans la méditation silencieuse. Aimer le Christ, c’est finalement tendre continuellement vers lui, laisser sa vie se transformer au contact avec lui.
Que nous apporte cette transformation ? Que nous apporte la présence de Dieu dans notre vie ?
1° La protection : dans la deuxième lecture, du livre de l’Apocalypse, saint Jean nous dit que dans sa vision, la cité sainte « avait une grande et haute muraille ». La muraille protège une ville, une cité contre les envahisseurs. Ceux qui appartiennent au Seigneur sont protégés par lui contre les malveillances des tous genres.
Est-ce que nous croyons que Dieu nous protège ? Qu’il est notre protection contre le mal et contre ceux qui veulent nous nuire ?
2° La lumière : saint Jean ajoute que « la gloire de Dieu illumine la cité, dont la source est l’Agneau ». La lumière aide à voir. Sans la lumière, on ne peut pas facilement correctement. La lumière est à l’origine de la vie. On a aussi besoin de la lumière de l’intelligence pour comprendre les phénomènes et les événements.
Est-ce que nous acceptons de nous laisser conduire par la lumière de Dieu dans les décisions que nous prenons ?
3° La paix : dans l’évangile, Jésus dit à ses disciples : « C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que vous donne ». Sans la paix, il est difficile de construire une communauté, une école, une famille. La paix est à la base de l’unité entre les gens, de l’entente entre les gens qui vivent ou travaillent ensemble.
Est-ce que comme croyants nous favorisons la paix là où nous vivons ? Là où nous travaillons ?
4° La joie : dans l’évangile, Jésus dit encore : « Si vous m’aimiez-vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père ». Un vrai croyant ne peut pas être un homme triste puisque le Christ lui donne le salut et une multitude de frères et de sœurs. Et cette joie, il doit la répandre autour de lui.
Est-ce que nous vivons dans la joie ? Est-ce que nous savons offrir cette joie aux autres ?
Il est évident que l’homme peut aussi choisir de refuser que Dieu agisse dans sa vie. Le Christ en parle dans l’évangile : Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles ». Et dans les Actes des Apôtres, on nous parle de « Certaines gens venus de Judée [qui] voulaient endoctriner les frères de l’Eglise d’Antioche /. Cela provoqua un conflit et des discussions assez graves entre ces gens-là et Paul et Barnabé ». Quand on n’a pas l’esprit de Jésus, on cherche à diviser les gens avec des critiques, des complots.
Aujourd’hui la parole de Dieu nous demande de nous laisser renouveler, d’être comme Barnabé et Paul, dont les Actes des Apôtres disent qu’ils ont consacré leur vie à la cause de notre Seigneur Jésus Christ. Nous sommes appelés à contribuer à l’avènement de l’amour, du bien, de la vie parmi nous, là où nous vivons, là où nous travaillons, partout où nous sommes.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza