Ac 1, 1-11; Eph 1, 17-23; Lc 24, 46-53
Aujourd’hui, dimanche de l’Ascension du Seigneur, les lectures nous parlent du témoignage. Que veut dire témoigner ? Témoigner veut dire « dire de quelqu’un ce qu’on a vu ou entendu de lui ». Mais le témoignage chrétien va au-delà du dire. Il demande de traduire dans sa propre vie ce qu’on a vu ou entendu du Christ. Un vrai croyant est un « Théophile », c’est-à-dire un ami de Dieu, quelqu’un qui montre dans sa manière d’être que Dieu nous aime, que nous pouvons l’aimer et nous aimer les uns les autres.
Dans la première lecture comme dans l’évangile, Jésus demande à ses Apôtres d’être ses témoins. Dans la première lecture en particulier, il précise qu’ils seront ses « témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre ». Jésus rend témoignage à Dieu. En effet, dans la première lecture, saint Luc nous dit qu’après sa Passion, Jésus, « pendant quarante jours […] était apparu [à ses Apôtres], et leur avait parlé du Royaume de Dieu. Cela c’est le contenu de son message, de son témoignage. Mais par quel moyen a-t-il réalisé cela ? C’est encore la première lecture qui nous répond. Saint Luc y écrit que Jésus a « dans l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres ». L’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu était sa force, sa source d’inspiration.
Jésus rend témoignage à Dieu, et les Apôtres rendent témoignage à Jésus. Comment en sont-ils capables ?
1° Ils sont choisis : saint Luc dans la première lecture dit que Jésus a « donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis ». C’est Jésus qui nous choisit pour être avec lui. L’amour descend de lui à nous. C’est lui qui nous cherche, sinon nous ne pouvons jamais le trouver. Jésus nous associe à lui pour nous faire connaître la volonté de Dieu : celle d’élever le genre humain.
Est-ce que nous sommes conscients comme croyants que Jésus nous a choisis ?
2° Ils sont bénis : l’évangile nous apprend que Jésus emmena ses disciples « jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit ». Bénir, c’est sanctifier, rendre sacré, rendre capable de faire le bien. En effet, la deuxième lecture parle de « la gloire sans prix de l’héritage » que les fidèles partagent. En bénissant ses disciples, Jésus nous bénit, nous confie un héritage spirituel à partager.
Est-ce que comme croyants nous avons conscience que nous sommes bénis et appelés à faire le bien autour de nous ?
3° Ils doivent d’abord demeurer à Jérusalem : il y a là une sorte d’insistance. Dans la première lecture, nous avons entendu que Jésus « donna l’ordre [à ses disciples] de ne pas quitter Jérusalem ». L’évangile confirme cela. Jésus y dit à ses disciples : « Quant à vous, demeurez dans la ville ». Jérusalem, c’est notre milieu de vie. C’est peut-être un milieu difficile. Nous vivions sans doute avec des gens corrompus, impossibles. Mais Jésus nous demande de ne pas quitter ce milieu. C’est sans doute cela aussi que nous devons comprendre dans les paroles adressées aux disciples par deux hommes en vêtements blancs : «Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? ». Jésus nous purifie, nous élève à lui à partir de notre milieu que nous devons apprendre à transformer jour après jour à sa suite.
Est-ce que comme croyants nous avons conscience que nous devons transformer notre milieu de vie ?
4° Ils doivent recevoir le Saint Esprit : dans la première lecture, nous avons appris que Jésus a dit à ses disciples qu’ils vont « recevoir une force, celle du Saint Esprit ». Dans l’évangile, Jésus leur dit qu’ils seront « revêtus d’une force venue d’en haut ». Notre propre intelligence ne suffit pas pour nous changer et changer notre monde. Seul Jésus qui « a été établi au-dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent » peut nous libérer par la force de son Esprit. Et il y a bien de forces qui nous menacent continuellement !
Comme croyants, sommes-nous conscients que l’Esprit de Dieu est en nous et nous protège constamment ?
Dans l’évangile, Jésus confie à ses disciples et à nous une mission par laquelle le monde reconnaîtra que nous sommes ses témoins. C’est celle d’annoncer la conversion pour le pardon des péchés. Cette annonce doit être faite à toutes les nations, à commencer par Jérusalem, c’est-à-dire par notre famille, notre communauté, notre lieu de travail, par ses lieux qui nous sont familiers.
Dieu veut sauver tous les hommes. Il nous associe étroitement à cette œuvre de salut. Ouvrons donc « notre cœur à sa lumière » comme nous le demande saint Paul dans la deuxième lecture. Alors Jésus se montrera vivant à nous comme il l’a fait auprès de ses disciples après sa passion. Il agira en nous et par nous. Il nous renouvellera par sa résurrection, par son élévation. Et nous serons dans la joie comme les disciples.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza