Les lectures de ce quatorzième dimanche du temps ordinaire nous invitent à méditer sur le Règne de Dieu. Dans l’évangile, Jésus adresse cette recommandation à ses disciples : « Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu’on vous offrira. Là guérissez les malades, et dites aux habitants : “Le Règne de Dieu est arrivé” ».
Le Règne de Dieu, c’est la puissance, le pouvoir, la volonté, la beauté, la bonté, l’amour de Dieu manifestés, rendus accessibles aux hommes. Si le Règne de Dieu est arrivé, c’est qu’il faisait défaut. En effet, dans la première lecture, du livre d’Isaïe, Dieu dit : « Comme une mère console son enfant, moi-même je vous consolerai, dans Jérusalem vous serez consolés ». Jérusalem, c’est notre monde, c’est notre pays, c’est notre province, ce sont nos familles, ce sont nos cœurs.
Dieu va nous consoler car dans notre Jérusalem il y a des choses qui ne vont pas bien. La première lecture en parle en termes de deuil : « Réjouissez-vous avec Jérusalem […] vous tous qui portiez son deuil ». Et l’évangile en parle en termes de loups. Jésus dit à ses disciples : « Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups ».
Dans notre monde, dans nos pays, dans notre province, dans nos familles, dans nos cœurs il y a des signes de deuil, il y a la présence des loups. Une locution latine affirme : « Homo homini lupus est », ce qui se traduit par : « L’homme est un loup pour l’homme », pour signifier que l’homme est le pire ennemi de son semblable.
C’est tellement vrai si nous jetons un regard même superficiel en nous et autour de nous. Beaucoup n’ont pas confiance en eux-mêmes. Aussi manquent-ils d’équilibre dans le travail ou simplement dans les relations. Là ils se comportent comme des loups à l’égard d’eux-mêmes. Mais nous sommes aussi des loups les uns pour les autres. Nous nous déchirons dans nos familles, dans nos communautés autour de ceci ou de cela ; nous haïssons les voisins à cause de ceci ou de cela.
Il y a des gens qui sont forcés de quitter leur terre parce qu’on a trouvé quelque chose sous terre. Il y a des gens qui depuis longtemps n’entendent bien souvent que deux sortes de bruit : les pas des bottes et les coups des fusils. L’injustice est omniprésente. On n’a pas de travail. Et si l’on travaille, on ne gagne pas un bon salaire, pendant que d’autres le gagne sans le mériter ! On peut multiplier les exemples qui montrent qu’il y a un deuil dans Jérusalem, qu’il y a des loups en nous et autour de nous.
Mais Dieu veut changer tout cela. Comme le dit la première lecture, « […] le Seigneur fera connaître sa puissance à ses serviteurs ». Il va faire de ses serviteurs, il va faire de nous des créatures nouvelles. Dieu dit en effet dans Isaïe : « vos membres comme l’herbe nouvelle, seront rajeunis ». Et saint Paul dit aux Galates : « Ce qui compte, ce n’est pas la circoncision, c’est la création nouvelle ».
Herbe nouvelle, création nouvelle, tout cela veut dire esprit nouveau. L’esprit du Règne de Dieu. Quelles sont d’après les lectures les caractéristiques du Règne de Dieu ?
1° La paix : Dieu veut que la paix règne en nous et entre nous. Dans la première lecture, il dit de Jérusalem : « Je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve ». Dans la deuxième lecture, saint Paul dit aux Galates : « […] et pour le véritable Israël de Dieu, paix et miséricorde ». Et dans l’évangile, Jésus dit à ses disciples : « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison” ».
Sans l’eau il n’y a pas de vie. Sans paix il n’y a pas non plus de vie. C’est pour cela que la paix est comparée à l’eau.
Un des éléments nourriciers de la paix c’est la miséricorde. Saint Paul les mets ensemble. Nous sommes des hommes. La mésentente ne sera jamais loin. Nous devons apprendre à accorder le pardon et aussi à demander pardon. Une telle attitude ramène l’équilibre dans les cœurs.
La paix d’abord, selon Jésus. Elle est au début de tout. Après la résurrection, la première chose que Jésus a offerte à ses disciples fut la paix. Nous recevons la paix de Dieu et nous l’offrons aux autres sans l’imposer. La paix doit être accueillie dans la liberté.
Est-ce que nous sommes des artisans de paix ?
2° La joie : parce que Dieu nous aime et que nous aimons les uns les autres au nom de Dieu, nous devons cultiver la joie en nous et autour de nous. Isaïe a cette phrase : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez pleins d’allégresse. Et dans l’évangile, saint Luc écrit : « Les soixante douze disciples revinrent tout joyeux ». Joyeux parce qu’au nom de Seigneur ils ont été capables de maîtriser même les esprits mauvais. Et Jésus de diriger leurs regards vers le ciel qui est l’accomplissement du Règne de Dieu : « […] réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux ».
Est-ce que nous avons la joie dans nos cœurs ? Est-ce que nous savons l’offrir aux autres ?
Si nous cultivons dans notre vie la paix et la joie, nous serons des hommes et des femmes de bien. Et le bien est éternel !
Jean Claude Cabwinwe Ciza