Ap 7, 2-14 ; Ps 23 ; 1 Jn 3,1-3 ; Mt 5,1-12
Aujourd’hui l’Église entière célèbre la solennité de tous les saints. Nous croyons que le désir de tout chrétien reste unique ; voir la face du Seigneur au dernier jour de sa vie. Ceux qui voient Dieu chaque jour c’est sont les saints, les anges et les archanges que l’Église nous présente chaque fois comme modèle à imiter dans notre vie. Mais que signifie un saint ?
La réponse à cette question, nous la tirons de cette réponse qu’un gamin avait donnée lors d’une leçon de catéchisme. « Les saints sont les amis de Dieu par qui la lumière pénètre dans l’Eglise ». Être saint, c’est être essentiellement un ami de Dieu, un homme ou une femme à travers qui Dieu répand sa lumière sur le monde.
Parfois quand nous parlons de la sainteté, nous avons l’impression d’avoir peur. Elle nous semble hors de notre portée, réservée à des personnes triées sur le volet, préservées de nos faiblesses humaines. On dirait même, que la sainteté sembler exiger le sacrifice du bonheur terrestre et cette idée, à elle seule, suffit pour nous détourner des chrétiens, de la vie chrétienne.
Généralement, on considère comme saint ou sainte, une personne qui a mené une vie exemplaire, qui a donc atteint un niveau assez élevé de communion avec Dieu et qui devient pour les autres un modèle et une aide.
La sainteté est un appel adressé à tous ; elle est la vocation essentielle de tout disciple du Christ, de tout chrétien. Avant d’être le fruit de l’effort humain, elle est un don de Dieu accordé à tous les membres de l’Église sans exception.
Les saints sont les « reflets »de Dieu. A travers leur vie, c’est le don de Dieu qui nous touche, c’est le Christ qui se fait proche de nous et qui continue de cheminer avec nous. Les saints, à travers leur diversité, ils sont les « canaux » à travers lesquels l’amour de Dieu se déverse sur l’humanité. Ils sont les fenêtres à travers lesquelles la lumière de Dieu inonde le monde, l’Église en particulier. C’est pourquoi dans notre dévotion envers les saints, nous devons éviter que leur popularité ne masque la source de leur sainteté qui est Dieu lui-même.
La sainteté est un appel au bonheur. L’Évangile de cette solennité le répète à plusieurs reprises. La sainteté ne consiste pas à renoncer au bonheur ; bien au contraire ! Elle est une invitation au vrai bonheur, le seul durable, qui consiste à vivre en présence de Dieu et en communion avec lui.
Bien sûr, on ne peut pas être heureux de pleurer, d’être persécuté, d’avoir faim et soif, d’être accusé injustement ; mais on peut être heureux d’avoir Dieu pour héritage et cela change tout. Dès lors, les béatitudes sont pour nous, un chemin de bonheur, comme les commandements de Dieu que dieu lui-même nous propose pour marcher vers lui.
La sainteté chrétienne est surtout une réalité intérieure mais qui aussi a une forte dimension rituelle. C’est ainsi que par exemple, dans l’AT, la sainteté s’applique non seulement aux hommes mais aussi à tout ce qui lui est consacré ou est en contact avec lui : aux hommes, aux objets, au temps et aux lieux. Dans l’Evangile, le Christ va passer cette réalité de la sphère rituelle au plan moral. Alors, ce n’est plus simplement le lieu, le temps ou le contact avec Dieu qui rend l’homme saint, mais c’est aussi la qualité de vie morale découlant de ce contact avec Dieu.
Enfin, la sainteté exige la persévérance dans le bien. Sainte Teresa de Calcutta disait :
La sainteté consiste à accomplir d’un cœur joyeux la volonté de Dieu… le premier pas vers la sainteté est la volonté de devenir saint. A travers une volonté ferme et droite, nous aimons dieu, nous choisissons dieu, nous nous hâtons vers Dieu, nous l’atteignons, nous l’avons.
Pour s’engager sur le chemin de la sainteté, il faut donc le décider et prendre les moyens que l’Eglise nous offre pour y parvenir : la prière, les sacrements, la recherche de la volonté de Dieu, l’amour du prochain et la persévérance dans le bien.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza