Is 2, 1-5 ; Rm 13, 11-14 ; Mt 24, 37-44
Nous commençons le temps fort de l’Avent. Pendant quatre semaines, nous allons nous préparer à la fête de Noël, à l’entrée de Dieu dans notre histoire comme « vrai Dieu et vrai homme ». C’est cela l’incarnation du Fils de Dieu. Mais l’Avent est avant tout attente de la seconde venue du Christ. Car si Dieu est entré dans notre histoire, c’est pour que nous entrions dans la sienne. Dans le credo nous disons justement que c’est « Pour nous les hommes et pour notre salut [Dieu] descendit du ciel ». L’Avent nous introduit dans l’histoire du salut, de notre salut. En effet, étymologiquement le terme Avent dérive du latin « adventus » : arrivée, venue.
Les lectures de ce premier dimanche de l’Avent, appelé « Dimanche de la venue du Seigneur », développent le thème de la lumière. Ce thème de la lumière reviendra dans les lectures de la nuit de la Nativité avec Isaïe : « Peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière », et avec l’Évangile de saint Luc: « L’ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur enveloppa [les bergers] de sa lumière ».
Mais qu’est-ce que la lumière ? La lumière est un agent physique qui en affectant l’œil nous aide à voir. On parlera de la lumière naturelle ou du jour qui nous aide à percevoir tout ce qui nous entoure. Elle a pour source le soleil. C’est par opposition à la lumière artificielle que l’homme peut créer en allumant un feu ou une lampe par exemple. Figurativement, on parlera de la lumière de l’intelligence qui vient de la raison, de la capacité de penser, de réfléchir et qui nous aide à comprendre les choses, les phénomènes ; de la lumière de la foi qui est un don de Dieu et qui nous aide à croire en ce qui dépasse l’homme, c’est-à-dire en ce que les sens ne peuvent pas percevoir et que l’intelligence ne peut pas comprendre.
Vous conviendrez donc avec moi que sans la lumière l’homme est perdu.
Aujourd’hui, Isaïe dans la première lecture nous dit : « Venez famille de Jacob, marchons à la lumière du Seigneur ». Et dans sa lettre aux Romains, saint Paul nous dit : « Rejetons les activités de ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière ».
Si Isaïe nous invite à marcher vers la lumière, c’est que nous n’y sommes pas encore. Où sommes-nous alors ? Dans les ténèbres. Voilà pourquoi saint Paul nous demande de rejeter les activités des ténèbres.
Les activités des ténèbres, dit saint Paul aux Romains, sont les «préoccupations de la chair » que l’homme entretient « pour satisfaire ses tendances égoïstes ». Ce sont les activités qui engendrent la mort.
A) En nous-même : saint Paul cite la ripaille et la beuverie. Il s’agit bien de la bombance, de l’habitude de manger et de boire trop, sans mesure, sans aucune limite. Mais il s’agit aussi de l’habitude de tout ramener à soi, d’ignorer son entourage, de croire que les autres n’existent pas. Au fond, on se tue soi-même, car personne ne peut vivre sans les autres.
Est-ce que j’ai le sens de la mesure ? Est-ce que je sais partager ?
B) Dans les autres : saint Paul cite les orgies, la débauche, la dispute, la jalousie. Par là nous cherchons à conquérir les autres, à déborder sur leurs vies sans vraiment tenir compte de ce qui fait leur bien. Nous dominons, nous divisons, nous nous imposons par notre corps, par nos idées ou par nos intentions.
Est-ce que je suis prêt à écouter les autres ? Est-ce que je veux m’efforcer à comprendre les autres ?
Les lectures nous appellent en effet à la conversion pour éviter de subir le sort des gens de l’époque de Noé. L’Évangile nous dit : « A cette époque, avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge qui les a engloutis ».
Saint Paul nous avertit dans la lettre aux Romains : « Frères, vous le savez: c’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil ». Et encore : « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche ».
Comment sortir de notre sommeil ? Comment voir le jour ?
A) En mettant Dieu à la première place : Isaïe nous dit : « La montagne du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines ». Nous sommes bien souvent des montagnes et des collines qui empêchent les autres de bien voir, d’être heureux.
Et saint Paul nous dit : « revêtez le Seigneur ». Car bien souvent nous nous revêtons de nous-même et nous devenons des épines dans la vie des autres.
B) En acceptant de changer de place : Isaïenous dit : « Venez, montons à la montagne du Seigneur ». Il s’agit de quitter nos vieilles habitudes pour nous disposer à recevoir l’enseignement du Seigneur. Isaïenous apprend en effet que « [Dieu] nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers ».
Quels sont ces chemins ? Quels sont ces sentiers ?
1° La paix : Isaïe écrit : « De leurs épées ils forgeront des socs de charrue et de leurs lances des faucilles ».
Est-ce que je me dispose à être un agent de paix ?
2° L’honnêteté : saint Paul écrit : « Conduisez-vous honnêtement comme on le fait en plein jour ».
Est-ce je veux être un homme juste, honnête ?
Si nous vivons ainsi, nous ne serons pas surpris par l’arrivée du Seigneur. «Veillez donc», nous dit l’Évangile.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza