Sic 3, 2-14 ; Col 3, 12-21 ; Mt 2, 13-23
En ce premier dimanche dans l’octave de la Noël, nous célébrons la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph.
L’Eglise nous invite à voir Jésus, le Fils de Dieu incarné, dans sa famille humaine, et à chercher à relier nos propres familles à la famille de Nazareth.
Lorsqu’on lit attentivement l’évangile, on voit que deux faits caractérisent la Sainte Famille.
En constant dialogue avec Dieu
Le premier fait est que la Sainte Famille, dans son humanité, est ouverte sur Dieu, est en constant dialogue avec Dieu. En Palestine : « Après la visite des mages à Bethléem, l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph ». Et même en terre étrangère comme en Egypte : « Après la mort d’Hérode, l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Egypte ».
La première lecture aussi insiste sur cette familiarité que les familles des croyants doivent avoir avec Dieu, car « Le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l’autorité de la mère sur ses fils ». Les enfants, pour un père, viennent de Dieu. Et la vraie autorité, pour une mère, repose sur Dieu.
C’est le même son de cloche qu’on entend dans la deuxième lecture :
« Vous les femmes, soyez soumises à votre mari ; dans le Seigneur, c’est ce qui convient. Et vous les hommes, aimez votre femme […]. Vous les enfants, en toutes choses écoutez vos parents ; dans le Seigneur c’est cela qui est beau ». La famille est tissée avec un fil divin, spirituel.
Noël, la rencontre du ciel et de la terre, de la divinité et de l’humanité, reste extérieur à nos vies, à nos communautés, à notre société si Dieu n’accompagne pas nos familles, si en toutes circonstances, en tous lieux, c’est-à-dire en sa propre terre ou en terre étrangère, Dieu ne nous parle pas.
D’où les questions :
Est-ce que nous considérons Dieu comme un membre de nos familles ? Est-ce que nous nous ouvrons à lui, comme à un conseiller, avant de prendre des décisions, surtout de grandes décisions ?
Un Africain dit : qu’ (Un enfant qui écoute ne mange pas une chose interdite) ». On peut le transformer en disant :
« Une famille qui se fie au Seigneur marche sur le droit chemin ».
L’expérience de la brutalité humaine
Le deuxième fait est que la Sainte Famille a fait l’expérience de la brutalité humaine. En effet, nous avons entendu dans l’évangile que l’Ange du Seigneur est apparu en songe à Joseph pour lui dire :
« Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte […] car Hérode va chercher l’enfant, pour le faire périr ».
Nous apprenons donc que très tôt la Sainte Famille a dû se mettre en route pour chercher un espace de survie. Fuyant la Palestine, elle a trouvé cet espace en Egypte, en Afrique.
Nous vivons dans des familles qui ont été directement ou indirectement affecté par des scènes de violence. Nous connaissons des familles qui ont été contrainte à l’exode à cause du mal qui couve dans notre monde. Dans certains pays comme en Irak, un moment ; on n’a pas pu célébrer Noël par crainte que les chrétiens réunis dans les églises ne soient la cible des semeurs de la mort. Au Congo Kinshasa, à l’Est dans l’Archidiocèse de Bukavu, en 2002 à certains endroits on n’avait pas célébré Noel à cause de l’insécurité, la rébellion…
Malgré tout les croyants doivent savoir que le Seigneur ne les abandonne pas dans les moments difficiles. C’est ce que l’Ange entend rappeler à Joseph : « Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse ».
Quand les choses ne vont pas bien dans nos familles ; quand nous sentons le déchirement, pour une raison ou pour une autre, est-ce que nous gardons confiance au Seigneur ? Est-ce que nous attendons dans la prière et la méditation une parole de lui ?
Le livre de Sirac le sage invite ceux qui parmi nous se croient forts à dominer leur violence. Ainsi ces phrases :
« Mon fils, soutiens ton père dans sa vieillesse, ne le chagrine pas pendant sa vie. Même si son esprit l’abandonne, sois indulgent, ne le méprise pas, toi qui es en pleine force ».
Ce verset rappel le 4ecommandement de dieu, où les enfants sont invités à honorer leurs parents et Dieu les bénira.
Saint Paul n’a pas un langage différent. Il demande aux croyants de cultiver la non-violence en opposition aux valeurs de ce monde :
« Frères, puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés, faites-vous un cœur plein de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur, de patience ».
C’était vrai pour les Colossiens, c’est aussi vrai pour nous aujourd’hui. C’est ce que nous demandons pour nos familles chrétiennes aujourd’hui, cultiver la tendresse et, l’humilité, la douceur et la patience entre vous et nos familles seront à l’image de la sainte famille de Nazareth, les lieux où Dieu est présent, des demeures de la Sainte Trinité.Père
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza