Is 49, 3.5-6 ; 1 Cor 1, 1-3 ; Jn 1, 29-34
En ce deuxième dimanche du temps ordinaire, les lectures nous parlent de la révélation du Christ par les croyants et de l’appel des croyants par le Christ.
Dans l’évangile, nous avons entendu que « Jean-Baptiste voyait Jésus venir vers lui ». Et immédiatement, il le présente aux autres, à ceux qui étaient autour de lui, en ces mots mémorables : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde … ».
C’est la dynamique même de l’incarnation : ce n’est pas nous qui allons vers Dieu, c’est Dieu qui vient vers nous pour nous attirer à lui. Et en venant vers nous, Dieu s’offre en nourriture spirituelle pour notre route. Jésus est en effet désigné comme l’Agneau de Dieu. Il se donne à ceux qui l’accueillent, inspire leur vie, soutient leurs efforts.
Ici nous pouvons déjà nous poser quelques questions :
Est-ce que nous voyons Jésus venir vers nous ? Est-ce que nous expérimentons sa présence agissante sur nous ? Est-ce que nos pensées, nos actions sont-elles influencées par cette présence ? Plus : est-ce que nous révélons Jésus aux autres ? Est-ce que nous sommes assez transparents comme Jean-Baptiste pour ne pas garder Jésus pour nous-mêmes, mais pour le révéler, le montrer aux autres ? Est-ce quand les gens nous voient, voient-ils Jésus en nous ?
Isaïe prophétise en présentant Jésus comme le serviteur qui relève les tribus de Jacob et qui ramène les rescapés d’Israël. Nous sommes ces tribus de Jacob, nous sommes ces rescapés d’Israël!
Si l’on parle de relèvement, ce qu’on était tombé. Si l’on parle des rescapés, ce que certains, voire beaucoup, étaient perdus. Nous tombons en effet de bien de manières : par nos infidélités, par nos manques de charité, par notre oubli d’invoquer constamment le nom du Seigneur.
Mais nous pouvons nous demander aujourd’hui :
Est-ce que nous nous sentons relevés par le Seigneur ? Est-ce que nous pouvons dire avec le Christ que « Dieu est ma force » ? Est-ce que nous nous sentons capables de prendre de saines résolutions et d’y tenir ? Est-ce que nous nous comptons parmi les rescapés ou nous pensons que nous sommes juste perdus ?
Saint Paul dit des croyants de l’Eglise de Corinthe qu’ils sont les appelés de Dieu. Mais à quoi est-ce que Dieu les a-t-il appelés ? A être « le peuple saint ». Etre saint veut dire suivre les traces de Jésus de qui Jean-Baptiste a dit : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui ». La colombe représente la paix, l’harmonie, la justice, la vie. Etre saint pour nous signifie revêtir ces valeurs, être habités par elles.
Jésus-Christ est l’aiguille de Dieu pour faire l’habit que doit porter le monde. Nous, nous sommes le fil. Nous devons suivre l’aiguille. Nous ne devons pas casser. Ou si nous cassons, laissons-nous remettre par Dieu dans l’aiguille pour faire cet habit. C’est par cette fidélité à Dieu que nous allons collaborer à ce que le Christ, pour emprunter des mots du prophète Isaïe, soit véritablement « la lumière des nations, pour que le salut de Dieu parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ».
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza
Fot. Lisa Woakes/Unsplash.com