Is 8, 23-9, 3 ; 1 Cor 1, 10-13. 17 ; Mt 4, 12-23
Les lectures de ce troisième dimanche du temps ordinaire nous parle du salut. Sauver quelqu’un, c’est lui venir en aide, le faire sortir d’une situation désespérée pour qu’il retrouve une vie heureuse, épanouie.
Comment l’homme sans le Christ est-il présenté dans les lectures ?
L’homme est présenté dans lapremière lecture, du livre d’Isaïe, comme « couvert de honte », vivant dans « les ténèbres », dans « le pays de l’ombre ». L’homme vit en « Galilée, carrefour des païens ».
Cet homme, c’est nous. Cette Galilée, c’est notre pays, c’est notre province, c’est notre milieu, ce sont nos familles, ce sont nos communautés. Il nous arrive bien souvent de vivre dans les tâtonnements, dans le noir.
Qu’est-ce donc qui caractérisent les tâtonnements ?
L’oppression
Isaïe parle du « joug qui pesait » sur les vaincus. Le joug est posé sur la tête d’un animal pour l’atteler, c’est-à-dire, l’attacher à une voiture ou à une charrue. Il y a des défauts qui ne nous lâchent pas, qui ont l’air d’avoir le dessus sur nous, de nous vaincre. Ce sont nos jougs. Isaïe parle également du « bâton qui meurtrissait » les épaules des vaincus, et du « fouet du chef de corvée ». Il s’agit là des soucis qui nous rongent de l’intérieur et des critiques qui s’abattent sur nous de l’extérieur. Tout cela nous fait mal, nous donne une image négative de nous-même, nous décourage.
Les rivalités
C’est saint Paul qui en parle aux Corinthiens, dans la deuxième lecture : « J’ai entendu parler de vous, mes frères, dit-il, par les gens de chez Cloé : on dit qu’il y a des disputes entre vous ». Nous pouvons bien nous reconnaître dans ces Corinthiens. Car les disputes, les divisions entre nous ne manquent pas. Qui peut en effet le nier ? Bien souvent nous nous cachons derrière nos races, nos pays, nos provinces, nos régions, nos tribus, nos connaissances, nos amitiés pour nous imposer sur les autres en lieu et place de jeter des ponts, de nous enrichir mutuellement de ce que nous sommes.
Dieu nous abandonne-t-il ? Non ! Car Jésus entre dans notre histoire. Il vient naître là où nous sommes.
Dans notre Galilée
Qu’est-ce qu’Il nous apporte dans notre Galilée ? Il nous apporte la lumière. Isaïe écrit : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre une lumière a resplendi ». La lumière, c’est la connaissance. D’abord la connaissance intérieure, le discernement qui nous aide à distinguer le bien du mal, le vrai du faux. Cette lumière est aussi énergie. Elle nous donne la force d’agir bien, de nous orienter dans la bonne direction. Il nous apporte la joie. Isaïe écrit encore : « Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie ». La joie est très importante dans la vie d’une personne. Un proverbe bouddhiste dit : « Seul un homme heureux peut faire du bien. Quand on a de la joie dans son cœur, on s’épanouit bien et on vit bien avec les autres.
Dans notre Corinthe
Qu’est-ce qu’Il nous apporte dans notre Corinthe ?
Il apporte l’unité : saint Paul s’adresse aux Corinthiens en ces termes : « Frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ à être tous vraiment d’accord […], soyez en parfaite harmonie de pensées et de sentiments ». On définit la musique comme « l’art de combiner les sons d’une manière agréable à l’oreille ». Le contraire, c’est la cacophonie, le désordre. Pour que la vie soit une musique, on doit pouvoir combiner les gestes et les paroles des uns et des autres d’une manière agréable, harmonieuse. C’est un art : le savoir-vivre
Pour nous croyant, cet art, le savoir-vivre, est un don de Dieu par le Christ qui nous unit comme les membres d’un seul corps, son corps, l’Église, voire l’humanité recréée.
Mais pour que ces dons puissent porter des fruits en nous, il y a des conditions à respecter. Quelles sont ces conditions ?
La conversion
Jésus a dit aux gens qui l’écoutaient : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est là ». Nous devons apprendre à abandonner ces activités de ténèbres, ces défauts, péchés qui pèsent sur nous, ces soucis qui nous rongent de l’intérieur et des critiques qui s’abattent sur nous de l’extérieur. Tout ce qui nous fait mal et fait mal aux autres, nous donne une image négative de nous-même et des autres, nous décourage. Nous devons nous convertir en abandonnant des disputes et divisions entre nous. Nous sommes invités à marcher dans la lumière du Christ.
-Sommes-nous prêt à nous convertir ?
Pour suivre Jésus
Jésus a appelé Simon, André, Jacques et Jean. Ils laissèrent tout pour le suivre. Suivre Jésus, signifie encore une fois vivre selon ses paroles, s’oublier pour aller vers l’autre ne lui apportant la bonne nouvelle du salut. Il s’agit également de laisser tout ce qui nous rend indignes aux yeux du Seigneur pour s’attacher au Christ, bien suprême.
-Sommes-nous prêt à tout laisser pour suivre Jésus ?
Demandons au Seigneur la grâce de l’écoute ; la grâce de le suivre et la grâce d’accepter d’être converti par lui pour obtenir le salut qu’il nous apporte.
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza