Aujourd’hui nous célébrons le quatrième dimanche de Carême. Comme vous le savez, le 1er dimanche est appelé « dimanche de la Tentation », le deuxième, « dimanche d’Abraham et de la Transfiguration », le troisième, « dimanche de Moïse et de la Samaritaine ». Celui-ci, le quatrième, est appelé « dimanche d’Israël et de l’Aveugle-né ».
Les lectures que nous venons d’entendre, nous invitent à méditer sur le thème de la lumière.
Dans l’évangile où nous avons entendu le récit de la guérison de l’aveugle-né, Jésus dit à ses disciples : « Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde ». Les enfants de lumière travaillent avec la lumière et évitent de s’associer avec les ténèbres. Jésus nous rappelle en parlant à ses disciples en ces termes : « Il nous faut réaliser l’action de celui qui m’a envoyé, pendant qu’il fait encore jour ; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir ».
Dans notre vie, nous devons choisir résolument entre Jésus, et donc la lumière, et les idoles, et donc les ténèbres. En nous disant « tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde »,aujourd’hui ; Il nous invite à tourner notre regard vers, ce monde rongé par le virus de Corona, vers lui car lui seul est capable de chasser l’obscurité que sème cette pandémie dans le monde.
Dans sa lettre aux Philippiens, saint Paul nous apprend que ce choix n’est pas indifférent. Il porte des fruits. Celui qui adopte la lumière produit des actes de bonté, de justice, de vérité (ce qui nous fait penser à la mat égyptienne). Mais celui qui adopte les ténèbres comme son mode de vie, se condamne au vide, au néant, au désordre perpétuel, à l’échec.
Pendant cette période de crise mondiale ; Où sommes-nous ? Est-ce que Jésus est avec nous ? Est-ce que nous invitons Jésus dans notre monde ? Ou préférons-nous nous occuper nous-mêmes de nos affaires ?
La première lecture nous invite à la vigilance que nous rappelle aussi la deuxième lecture lorsque saint Paul cite le chant qui dit : « Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera ». oui réveillons-nous car c’est le moment de nous confier au Seigneur à la manière des disciples sur la mer ; réveillons Jésus pour qu’Il apaise cette vague qui nous menace. En effet, dans la première lecture, on voit que Samuel, qui pourtant est un prophète, s’est laissé un moment emporter par le coup de foudre dans le choix d’un futur roi d’Israël. Mais Dieu l’a prévenu, et il nous prévient aujourd’hui : « Dieu ne voit pas à la manière des hommes, car les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur ».
Il n’est pas facile en effet de passer de la manière dont les hommes voient à la manière dont Dieu voit et veut que nous voyions. C’est une véritable initiation comme dans l’évangile de l’aveugle-né. Oui, Jésus peut nous guérir même comme il le fait pour un aveugle-né. Personne n’est à jamais perdu, s’il se confie à Dieu !
Mais nous devons collaborer à notre propre guérison. C’est le moment de le dire ! Si Jésus nous met de la boue sur les yeux, en nous fermant au monde des ténèbres, nous devons accepter de nous laver, c’est-à-dire d’abandonner quelque chose, de nous débarrasser de vieilles habitudes, de quitter les vieilles voies. Alors on voit !
Purifiés, nous pouvons compter plus que jamais sur l’aide du Seigneur. C’est l’aveugle-né qui le montre. Car il est devenu apôtre de la lumière : « Dieu n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce ».
Allons-nous écouter l’aveugle-né guéri ?
Amen !
Père Jean Claude Cabwinwe Ciza
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