Ac 6, 1-7 ; 1 P 2, 4-9 ; Jn 14, 1-12
En ce cinquième dimanche de Pâques, les lectures nous introduisent au thème de la foi. Comme nous le savons tous bien, la foi, c’est l’adhésion aux idées d’une personne ; aux idées d’un groupe ou l’acceptation d’une promesse. La foi est donc l’acceptation d’une promesse. La conviction qu’elle s’est réalisée ou qu’elle se réalisera. C’est une projection vers ce qu’on n’a pas, mais dont on est convaincu qu’on l’aura. La foi épanouit, la foi libère, la foi rend heureux.
Aujourd’hui, les textes liturgiques nous invite à garder la foi, à vivre notre foi sans honte ni peur. Dans l’évangile, il nous dit en effet : « vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». Le Christ, en qui nous devons croire de tout notre être, avec tout notre cœur, nous initie à la vie divine, nous introduit aux projets de Dieu sur l’humanité. « Moi, dit-il dans l’évangile, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi ».
Comment est ce monde dans lequel le Christ vient nous ouvrir à la foi ? En le croire, en regardant notre monde aujourd’hui, on peut convenir que c’est un monde ténébreux. Nous n’avons qu’avoir ce qui se passe aujourd’hui avec le COVID 19. Un monde qui inspire la peur, où l’odeur de la mort se fait sentir mais où aussi l’espoir d’une vie nouvelle se dessine.
Dans la deuxième lecture, saint Pierre nous dit : « vous êtes donc chargés d’annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ». Les ténèbres nous entourent. Et dans les ténèbres, il est bien difficile de voir, il est bien difficile d’être en ordre, il est bien difficile de discerner. Dans les ténèbres, on marche à tâtons. Et les ténèbres peuvent s’emparer des chrétiens. C’était vrai hier.
En effet, dans la première lecture, on nous parle des disciples de langue hébraïque qui défavorisaient les veuves des disciples de langue grecque dans le secours distribués quotidiennement. Il s’agit là de l’injustice au quotidien suivant l’origine ethnique. C’est encore vrai aujourd’hui. Nous les chrétiens, nous n’échappons pas au régionalisme, nous n’échappons pas au tribalisme, nous n’échappons pas au racisme là où nous vivons, là où nous prions, là où nous travaillons. Nous sommes bien souvent plein des préjugés vis-à-vis des autres.
Aujourd’hui, le Seigneur nous donne sa lumière pour que nous voyions en tout homme l’image de Dieu, pour que nous aimions tout homme comme le Christ nous aime. Nous est-il possible de faire le bien en ce monde ? La réponse est oui. Dans l’évangile, le Christ nous fait cette confidence : « Oui vraiment, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes puisque je pars vers le Père ».
Cela paraît être impossible. Et pourtant c’est le Christ lui-même qui nous le dit. Nous pouvons faire de grandes œuvres, même plus qu’il n’en a fait parce qu’il intercède pour nous auprès du Père. Désormais nous n’avons plus d’excuses ! Maintenant, comment pouvons-nous accomplir le bien ?
En nous ouvrant au Christ : le Christ vient vers nous, et nous, nous devons l’accueillir. C’est la dimension verticale de la foi. Dans la deuxième lecture, saint Pierre nous dit : « Frères, allez vers le Christ ». On va vers le Christ si l’on accueille continuellement la Parole de Dieu dans son cœur, dans sa vie ; si l’on accepte que les commandements de Dieu nous servent de guides, de repères. « La Parole de Dieu gagnait du terrain », dit la première lecture. Ce terrain, c’est le cœur d’un chacun.
-Est-ce que j’aime la Parole de Dieu ?
En nous ouvrant aux autres : le Christ vient vers nous, et nous devons aller vers les autres. C’est la dimension horizontale de la foi. Nous avons entendu dans la première lecture ce que les Douze dirent à l’assemblé des disciples : « Cherchez […] frères, sept d’entre vous, qui soient des hommes estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse ». Dans la vie, on ne doit pas seulement être rempli d’Esprit Saint. On doit aussi, sans doute à cause de cela, être rempli de sagesse. On doit être des personnes estimées de tous. C’est cela être « des pierres vivantes », dont parle saint Pierre dans la deuxième lecture. Pierres vivantes qui constituent l’Eglise comme communauté des frères unis par la foi, l’amour, l’unité. Saint Paul nous invite à exercer chacun son sacerdoce en s’offrant comme offrande agréable au Père et en offrant la vie des autres.
-Est-ce que j’apporte un peu d’amour, un peu de vie dans mon entourage ? est-ce que je prie pour les autres qui sont membres de l’Eglise de ce temple Saint ?
Si nous avons la foi au Christ, nous serons des enfants de lumière, une nation sainte, un peuple qui appartient à Dieu ; un sacerdoce royal capable d’offrir à Dieu notre vie et la vie de nos proches. Que le Christ le vrai Prêtre, nous donne en l’accueillant dans l’eucharistie la grâce d’être pour les autres un signe d’unité, de charité et messagers des merveilles du Seigneur.
Père Jean Claude Ciza
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