Ex 34, 4-9 ; 2 Co 13, 11-13 ; Jn 3, 16-28
En ce dimanche de Sainte Trinité, les lectures nous introduisent au thème de la perfection.
Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, leur dit, comme nous venons de l’entendre dans la deuxième lecture : « Frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection ». Ceci nous rappelle la demande de Jésus à ses disciples dans Matthieu 5, 48 : « Vous donc, vous serez parfaits, comme votre Père céleste est parfait ».
C’est à nous que Jésus et saint Paul s’adressent aujourd’hui.
Mais qu’est-ce que la perfection ? La perfection c’est l’état de ce qui est bon, excellent, harmonieux ; saint. C’est la beauté dans toute sa splendeur. La perfection dilate les cœurs, rend clair les visages. La perfection procure la joie. C’est la raison pour laquelle saint Paul met la joie et la perfection ensemble : « soyez dans la joie, cherchez la perfection ».
Maintenant disons la vérité : si saint Paul nous demande d’être dans la joie et de chercher la perfection, c’est que quelque chose ne va pas chez nous. Quelle est donc notre situation ? Comment se présente notre vie ?
C’est Moïse qui nous la décrit dans la première lecture, du livre de l’Exode, lorsque parlant des enfants d’Israël au Seigneur, il dit : « Oui, c’est un peuple à la tête dure ».
Nous sommes un peuple à la tête dure. Avoir la tête dure, c’est être imperméable, fermé et enfermé ; c’est avoir les oreilles bouchées ; c’est être difficile et conflictuel.
1° Cela peut être vis-à-vis du Seigneur : en nous détournant facilement de ses commandements, en nous faisant croire qu’ils ne sont pas à notre portée. Nous nous fermons alors au Seigneur et à son message d’amour. Nous jugeons bon de prendre notre vie en main sans plus nous référer à lui.
2° Cela peut vis-à-vis des voisins : en nous persuadant qu’ils ne nous ressemblent pas, qu’ils parlent une langue qu’après tout nous ne comprenons pas. Nous aimerions bien vivre sans les voir ni les rencontrer. Car tous nos problèmes viennent d’eux.
2° Cela peut être vis-à-vis des gens qui nous sont très proches comme nos collègues ou les gens de notre famille : en nous faisant croire que leur présence est trop encombrante, trop envahissante. Nos poches sont-elles vides ? A eux la faute ! Nos provisions s’épuisent-elles trop tôt ? A eux également la faute ! Avons-nous trop de soucis ? C’est toujours à cause d’eux !
Aujourd’hui, le Seigneur veut que nous ayons une autre perception de lui et du prochain. Il veut que nous puissions bâtir des relations harmonieuses. Personne ne peut se suffire à lui-même. Nous sommes faits les uns pour les autres. Nous l’avons entendu dans l’évangile de la semaine particulièrement le mercredi chez saint marc ; quand le Seigneur a rappelé au législateur le plus grand des commandements de Dieu ; celui de l’amour de Dieu et l’amour du prochain.
Comment bâtir les relations harmonieuses ?
1° D’abord, nous devons nous tourner vers le Seigneur : dans la première lecture, on nous dit que « Moïse se leva de bon matin, et il gravit la montagne du Sinaï comme le Seigneur le lui avait ordonné ». Ici tous les mots sont chargés de sens. Se lever « de bon matin » signifie être décidé, et gravir la « montagne » signifie qu’il fut résolu.
–Sommes-nous des gens décidés et résolus ? Décidés et résolus à faire quoi ?
Si oui, Dieu viendra à notre rencontre. « Le Seigneur, dit la première lecture, descendit dans la nuée et vint se placer auprès de Moïse ».
2° Ensuite nous devons nous tourner vers les autres : dans la deuxième lecture, saint Paul dit aux Corinthiens : « encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix ».
–Est-ce que nous cultivons ces valeurs dans notre entourage ?
Si oui, Dieu ne tardera pas à venir à notre rencontre. « […] et le Dieu d’amour et de paix, écrit saint Paul, sera avec vous ».
Et qu’est-ce que Dieu nous apporte ?
1° Il nous fait don de son nom : Le livre de l’Exode dit : « Il proclama lui-même son nom ». Et quel est ce nom ? « Je suis Yahvé, LE SEIGNEUR, le Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité ». En effet, la tendresse, le pardon, la patience, l’amour et la fidélité sont des dons de Dieu à notre monde pour faire de nous des gens bons, excellents, unis.
2° Il nous donne son Fils : l’évangile dit : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Et son Fils nous procure le salut : « ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Ainsi, si nous nous ouvrons à Dieu et l’accueillons dans nos vies, si nous nous ouvrons les uns les autres et nous accueillons dans nos vies, cette prière de saint Paul aux Corinthiens sera tout aussi pour nous, à savoir : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit soient avec vous tous », avec nous tous. En cela réside la perfection.
Père Jean Claude Ciza