2 R4 ; 8-16 ; Rm 6,3-4.8-11 ; Mt 10, 37-42
En ce treizième dimanche du temps ordinaire, les lectures nous invitent à méditer sur l’accueil de Dieu à travers l’étranger. On dit de quelqu’un qu’il est accueillant s’il se rend disponible, s’il crée un espace dans sa vie pour les autres, s’il donne son temps aux autres, s’il a le sens de l’écoute.
Aujourd’hui l’Ecriture nous rappelle que Dieu vient vers nous par ses envoyés. Aussi dans la première lecture est-il écrit : « un jour, le prophète Elisée passait à Sunam ; une femme riche de ce pays insista pour qu’il vienne manger chez elle ». v8
Sunam, c’est notre milieu de vie, c’est notre lieu de travail, c’est notre vie. Dieu vient vers nous à travers un étranger, un pauvre, il nous rejoint là. Mais comment le traitons-nous ? Quelle est notre attitude vis-à-vis de lui ? Concrètement, comment traitons-nous nos frères et sœurs par qui Dieu nous parle aujourd’hui ? Comment nous traitons-nous les uns les autres ?
Les lectures nous montrent que face à Dieu qui vient vers nous, nous pouvons développer plusieurs attitudes : soit nous accueillons Dieu, soit nous le rejetons.
Comment accueillons-nous Dieu ?
1° Si nous savons le découvrir dans un étranger, un prophète, un enfant, comme nous décrit la première lecture et l’évangile, un sans-abri ; un pauvre qui mendie, un orphelin sans assistance, bref dans tout homme qui est dans le besoin. Dieu nous rejoint encore par sa parole où il nous révèle sa volonté. Il nous montre le Christ comme le guide de notre vie.
Quand nous nous examinons, est-ce que nous pouvons vraiment dire que nous prêtons attention à toute personne étrangère qui passe devant notre maison, devant nos lieux de travail ? Est-ce que nous écoutons le Christ ? Que nous nous laissons guider chaque jour par lui, par sa parole de vie ?
2° Si nous acceptons le baptême, la conversion : l’accueil de Dieu n’est pas pour un moment, un instant. Nous devons constamment accueillir Dieu pour qu’il transforme notre vie pour toujours. Avec le baptême nous sommes unis au Christ et avec lui la mort n’a plus de pouvoir sur nous. C’est ce que nous avons entendus dans la deuxième lecture
3° Par le sacrifice et l’amour du Christ en première position: dans l’évangile le Christ nous dit : « celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi ».V37-38. C’est cela ! La vie chrétienne est une grande épreuve. Nous devons accepter d’aller vers le Christ avec nos croix, notre vie de chaque jour avec ses joies et ses peines. Les choses ne sont pas si simples. Le Christ ne nous demande pas de haïr nos parents, nos proches, mais nous invite à le mettre à la première place dans notre vie. Nous devons lutter pour nous illustrer dans le bien. C’est le chemin qu’a emprunté notre Seigneur. Nous devons l’y suivre
4) Par le service : encore une fois dans l’évangile, Mt nous dit : « qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste ». Au fait c’est ce que nous avons vu dans la première lecture. Le Seigneur récompense toujours celui qui l’accueille ; Il lui rend le centuple, répond à ses aspirations. Il ajoute : « celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraiche, à un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense ». Qu’elle est cette récompense sinon le ciel ? Cette vision doit devenir une réalité déjà dans notre vie présente. Nous sommes invités à recevoir tout le monde, à venir en aide aux autres, aux pauvres car c’est cela la vraie religion. Nous sommes les temples du Saint Esprit, dit l’Ecriture. Servir Dieu dans son temple, c’est le servir dans nos frères et sœurs, jour et nuit, par de petites attentions, de petits gestes ou de petits conseils. Etre présent à nos frères et sœurs nous ouvre au Trône de Dieu.
Est-ce que nous sommes sensibles aux autres ? Est-ce que nous voyons ceux qui nous entourent ?
Et nous, comment sont nos cœurs ? Comment sont nos bouches ? Ne traitons-nous pas souvent mal les gens qui nous approchent pour nous remettre sur le bon chemin quand il nous arrive de nous tromper, nous égarer ?
Nous devons éviter d’expulser de notre territoire, de notre vie, de notre cœur ceux qui nous aiment, ceux qui nous veulent du bien, l’étranger et les petits. C’est par eux que le Seigneur vient habiter parmi nous : Et nous appartiendrons pour toujours au Seigneur ; « Ce que le Père m’a donné, dit Jésus, vaut plus que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père ». Et nous vivrons en harmonie les uns avec les autres et nous serons protégés des puissants : « Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, la brûlure du soleil ne les accablera plus », écrit Jean à propos des élus.
Père Jean Claude Ciza
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