Ez 34, 11-17 ; 1 Cor 15, 20-26. 28 ; Mt 25, 31-46
En cette fête du Christ Roi de l’Univers, les lectures nous introduisent au thème du salut. C’est en effet « pour nous les hommes et pour notre salut que Dieu s’est fait homme ».
Etre sauvé, c’est échapper à une situation catastrophique, à un danger. On est attaqué par des bandits, des voisins vous viennent en aide et mettent en fuite les bandits, l’on peut dire que l’on a été sauvé par le courage et l’amitié des voisins. Un ami m’a raconté qu’ils étaient en voyage dans une région rurale. Quelque part, la route vint à traverser un groupe de singes. Un petit singe qui avait du mal à aller vite s’attarda sur la route et fut sur le point d’être écrasé par le véhicule. Un des singes adultes qui avait déjà traversé revint sur ses pas pour prendre le petit. Il le fit si vite que le petit singe fut sauvé.
Dans la vie spirituelle, l’on peut être confronté à des situations difficiles, voire catastrophiques. Dans la première lecture, du livre d’Ezékiel, nous avons entendu dire : « Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de brouillard et d’obscurité ».
Dieu vient à notre secours quand nous sommes dispersés à cause du brouillard et de l’obscurité. On dit de quelqu’un, par exemple d’un élève, qu’il est dispersé s’il ne sait pas se concentrer, s’il est sollicité par tant d’idées qui l’amènent à faire de confusion. Un tel élève court vers l’échecqu’il sera incapable de donner des réponses appropriées.
Le brouillard et l’obscurité c’est un peu la même réalité. Le brouillard est obscur et l’obscurité embrouille. Quand on roule dans le brouillard, on doit faire attention, on doit aller très lentement car on distingue à peine la route. Un petit rien suffit pour qu’on touche le véhicule qui est devant soi ou pour qu’on soit touché par le véhicule qui est derrière soi.
Dans notre vie nous sentons-nous incapables de prendre des décisions et d’y tenir, nous sommes dans l’obscurité. Dans notre milieu de vie ou de travail, nous sentons-nous d’avoir de bonnes relations avec nos voisins ou nos collègues, nous sommes dans le brouillard. Dans notre vie, nous sentons-nous obligés de recourir à des moyens frauduleux, à la tricherie pour arriver au succès, nous sommes dans l’obscurité.
Ce qu’il nous faut ; c’est la lumière pour éclairer nos cœurs, nos pas. C’est cela que le Seigneur, en bon berger, en bon guide de nos vies, nous apporte. Il veut nous redonner confiance, il veut nous libérer de la confusion, du désordre qui nous menace, qui nous mène vers le gouffre. Celui qui se sent égaré voire abandonné, le Seigneur va le ramener dans la communauté ; celui qui se sent blessé par l’attitude ou les propos des autres à son égard, Dieu va le soigner pour le guérir ; celui qui se sent faible et qui se dit commettre toujours les mêmes fautes, les mêmes erreurs, les mêmes péchés, Dieu va lui donner la force de devenir un homme juste, droit. Les bonnes gens ne manquent pas. Ainsi celui qui est sur le bon chemin, Dieu va-t-il l’aider à persévérer dans cet état.
Seulement, Dieu ne nous aide pas sans notre collaboration.
Justement, dans l’évangile, Jésus nous apprend que c’est à travers des gestes que nous posons ici- bas, les uns vis-à-vis des autres, que nous préparons l’éternité, que nous nous classons en élus et en non-élus de Dieu.
Mais que faire pour être des bénis de Dieu ? Le Christ nous dit que nous devons être généreux, hospitaliers, sensibles, disponibles et avoir de la compassion vis-à-vis de ses frères, qui ne sont rien d’autres que nos frères, nos collègues, nos voisins, connus et inconnus. En plus, nous devons nous retourner vers lui car Il est le Roi qui nous apporte la paix, qui nous sauve par sa mort et sa résurrection.
Si nous agissons ainsi, alors nous pouvons clamer que Jésus est notre Roi, c’est-à-dire le vrai et l’unique guide de notre vie, qui a soumis ses ennemis, nos ennemis sous ses pieds pour parler comme saint Paul dans la deuxième lecture.
Abbé Jean Claude Ciza
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