Is 63, 16-19 et 64, 2-7 ; Ps 79 ; 1Co1, 3-9 ; Mc 13, 33-37
En ce premier dimanche de l’Avent commence une nouvelle année liturgique. Notre mère l’Eglise nous accueille sur le seuil de ce cycle pour nous y introduire en nous répétant l’une des exhortations les plus fortes de l’Evangile en ces termes : « veillez, car vous ne savez pas quand viendra le moment ». Mais que signifie « veillez » ? Quel message nous livre l’évangile au début de ce temps privilégié qui nous prépare à recevoir le Christ dans notre vie.
Veiller dans le contexte du mystère de ce dimanche revêt 4 significations.
- D’abord, veiller, c’est être fidèle au moment présent
Ceci pour dire que veiller ne consiste pas à vouloir désespérément rattraper le temps perdu mais plutôt à ne pas en perdre. Quel est ce temps qui nous donné ? c’est le temps de revenir au Seigneur, le temps de l’écoute de la voix du Seigneur. Ce n’est pas pour nous chrétiens essayer de « faire bouchée double », mais c’est apprendre à vivre, au rythme du temps, nos fidélités quotidiennes à celui qui est fidèle toujours à l’humanité. Ce n’est pas se priver non plus de sommeil quand tout le monde dort pour s’endormir ensuite quand il faut être éveillé. Veiller, c’est être vigilant, faire attention pour ne pas rater les moments décisifs de notre vie. En définitif, veiller c’est être aux aguets pour ne pas se laisser surprendre. Ainsi dans le texte de ce dimanche, l’exhortation à la vigilance revêt des caractéristiques particulières qu’il importe de souligner avec force.
- Veiller, c’est vivre dans l’attente
C’est au fait la signification du mot « Avent ». le temps de la vigilance est d’abord marqué par l’apparente absence de Dieu. Aujourd’hui, sont nombreux des circonstances qui nous font croire que Dieu est basent, qu’il est sourd à nos appels. Non, Dieu n’a jamais été absent de notre vie. Nous chatons dans un chant ceci : « tu es là au cœur de nos vies et c’est toi qui nous fait vivre… ». ainsi, loin de s’imposer à la liberté humaine, Dieu laisse tout l’espace à l’homme pour qu’il assume ses responsabilités devant l’histoire et l’éternité.
- Veiller, c’est se mettre au travail
Il est significatif de constater qu’au moment même où Jésus demande à ses disciples de veiller, Il les compare à des administrateurs à qui une mission, des talents et des pièces d’argents sont confiée. Comment dès lors peut –on veiller tout en travaillant ? c’est simple car la vigilance n’est pas synonyme d’inaction. Les exemples d’un conducteur de voiture, bus reste parlant pour nous. Pour le chrétien, la vigilance, consiste à être prudent dans sa manière d’exercer ses responsabilités. Voilà pourquoi, nous pouvons dire que le temps de l’Avent est celui de l’engagement actif au service de Dieu et des hommes. Notre vie ne nous appartient pas, nous n’en sommes que des gestionnaires.
- Veiller, c’est prier
Ailleurs dans les évangiles, Jésus, précise que la vigilance doit aller de pair avec la prière : « veillez et priez pour ne pas succomber à la tentation ». c’est la prière qui tient nos cœurs éveillés et féconde nos activités. Ainsi nous disons que veiller, c’est prier. C’est au cœur de la nuit que Jésus place l’exhortation à veiller. Nous le savons bien, lorsque le corps est épuisé par une rude journée de travail et que l’obscurité recouvre la terre, il est bien difficile de garder les yeux ouverts. C’est la fatigue et le sommeil prend le dessous. Pour tenir le coup, il est nécessaire de prier, nous dit le Christ. Voilà une dimension de la prière qu’il faut nous rappeler bien souvent. Car la fatigue dont il est question ici n’est pas seulement d’ordre physique. Elle peut l’être mais, elle est souvent plus d’ordre psychologique, morale, spirituel.
La prière dans des moments pareils, nous maintient dans la vigilance contre la torpeur de la nuit obscure, du découragement et l’engourdissement du péché.
Alors on peut se poser la question de savoir pourquoi prier puisque nous savons que Dieu connaît bien nos besoins ? Certains disent, à quoi bon perdre le temps à lui dire ce qu’il sait déjà ? Est-il vraiment nécessaire de le faire ?
Pourquoi prier ?
La réponse est claire à ce niveau. Si la prière avait pour unique des besoins de notre vie, l’objection serait de taille. Mais nous le savons déjà même à travers la prière de notre Père, que la prière a pour objectif principal la louange du Seigneur. On a tort de réduire la prière aux besoins de notre vie. Celui qui ne prie pas s’endort spirituellement, son esprit s’affaiblit et succombe facilement aux assauts du mal car il se coupe de la source de son bonheur, de la force contre le mal. Par contre, celui qui prie se fortifie dans le Seigneur pour résister aux embûches de l’ennemi.
Rester fidèle à Jésus-Christ
Le temps de l’Avent, c’est un moment où nous sommes invités à rester fidèle à celui qui est toujours fidèle, comme nous dis la première lecture au «Seigneur, notre Père, notre Rédempteur. Et saint Paul dans la deuxième lecture : « Car Dieu est fidèle ». Dieu est notre Père et notre Rédempteur depuis toujours. Comment cette paternité et ce désir de nous sauver se traduisent-ils ? C’est de nouveau saint Paul qui nous répond dans la deuxième lecture : Dieu nous gratifie de dons spirituels et nous appelle « à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. Demandons-lui cette grâce de rester en communion avec lui et son fils Unique dans la prière quotidienne pour ne pas succomber aux pièges du malin.
Abbé Jean Claude Ciza
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