Is 40, 1-11 ; 2 P 3, 8-14 ; Mc 1, 1-8
Les lectures de ce deuxième dimanche de l’Avent nous invitent à méditer sur la conversion.
La conversion c’est le changement d’attitudes, d’idées, de comportement, de personnalité pour vivre mieux. Il y a quelques semaines, j’avais des difficultés avec mon ordinateur. Il ne s’allumait plus. Le technicien, après l’avoir examiné m’a dit qu’il avait un problème de conversion de l’électricité en électronique. Pour qu’il fonctionne correctement, il fallait rétablir cette conversion.
Dans la deuxième lecture, de la deuxième lettre de Pierre, nous avons entendu que « Ce que nous attendons, ce sont des cieux nouveaux et une terre nouvelle où résidera la justice ».
Si nous les attendons, ce que nous n’y sommes pas encore. Ce que notre monde n’est pas un monde de justice. Nous devons y travailler, nous devons nous travailler. La même lecture dit en effet : « Dans l’attente de ce jour, il faut faire tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix ». Il s’agit donc d’un appel à la conversion.
C’est à cela que nous invite Jean dans l’évangile. Saint Marc écrit en effet qu’ « Il proclamait un baptême de conversion pour le péché ». Tous sont concernés. Personne ne doit s’y soustraire. Raison pour laquelle saint Marc poursuit en disant : « Toute la Judée [c’est-à-dire tout le pays], tout Jérusalem [c’est-à-dire toute la ville] venait à lui ».
Ici nous pouvons nous poser la question de savoir si nous avons le courage d’aller vers Jean, de regarder Jean, de nous confier à Jean.
Où donc a lieu cette rencontre de conversion. La première lecture et l’évangile nous répondent que c’est dans le désert. Le désert c’est le lieu de tous les dangers : chaleur torride la journée, froid excessif la nuit ; terre sans forêts ni brousses ; terres de la soif et de la faim ; terre où il est difficile de s’orienter ; terre de scorpions et des serpents dangereux. Voilà le lieu que l’homme a choisi d’habiter. Lieu de désordre et de souffrance. Mais c’est en ce lieu que Dieu rejoint l’homme, que Dieu envoie son messager. Car Dieu rejoint l’homme dans son histoire, dans sa misère pour l’appeler au salut.
Quel est donc le message du messager de Dieu à l’homme ? Celui-ci : « préparez dans le désert le chemin du Seigneur ».
Comment ?
Par une action de redressement
« Tracez droit dans les terres arides ». Il s’agit de nos chemins tortueux : corruption, séduction que nous suivons pour parvenir aux fins, aux objectifs que nous fixons. Allons-nous les abandonner ?
Par une action de remplissage
« Que tout ravin soit comblé ». Ce sont les pièges : mensonge, médisance, calomnie, dans lesquelles nous attirons les gens pour nous tirer nous-mêmes d’affaires. Allons-nous nous en passer ?
Par une action d’abatage
« Que toute montagne et toute colline soit abaissée, que toute butte devienne une plaine et les hauteurs, une large vallée ». Ce sont toutes les barrières que nous érigeons pour empêcher une vraie communication les uns avec les autres : l’orgueil, l’égocentrisme, le tribalisme, le racisme, la suffisance. Allons-nous les détruire ?
Remarquons la manière d’être du messager de Dieu, Jean le Baptiste : l’évangile nous dit -qu’il « était vêtu d’une peau de chameau ». C’est une invitation pour nous à devenir des dromadaires, de montures pour nous porter les uns les autres dans la traversée du désert. Qu’ « il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage ». C’est une invitation pour nous à devenir les uns pour les autres une nourriture simple, mais riche. C’est-à-dire source d’inspiration les uns pour les autres pour sortir du désert.
Ce n’est qu’au prix d’un tel effort que nous pourrons dire avec Isaïe : « Consolez, consolez mon peuple ». « Parlez au cœur de Jérusalem et proclamez que son crime est pardonné ». « Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux ».
Abbé Jean Claude Ciza
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