Messe du jour : Is 52, 7-10 ; Ps 97 ; Hé 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18.
Bien aimés de Dieu, Joyeuse fête de Noël à vous tous et à vos proches !
La fête de Noël que nous célébrons en ce jour pour moi rêvet chaque année un message particulier et suscite en moi un étonnement devant la logique de Dieu. Je dirais que c’est la fête des paradoxes de Dieu. Il nous faut une dose de foi pour y croire sérieusement. Nul d’entre nous, avouons-le, n’aurait spontanément pensé, en voyant un pauvre enfant couché dans une mangeoire, qu’il s’agit du Fils de Dieu, d’un Dieu sauveur celui que les nations attendaient avec soif et impatience.
A y regarder de près, tout semble banal et paradoxal. Un enfant emmailloté couché dans une mangeoire, rien de plus ordinaire et pourtant tout est désormais différent ; et chaque célébration de Noël nous rappelle cette vérité de foi que saint Paul avait décrit en ces termes : « souvent, dans le passé, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes sous formes fragmentaires et variées : mais, dans les derniers temps, dans ces jours où nous sommes, Il nous a parlé par ce Fils qu’Il a établi héritier de toutes choses » (He 1,1). Mais posons- nous la question avant de continuer. Est-ce que les gens, nous chrétiens, l’avons reconnu ? À travers cette question, nous pouvons méditer sur 5 points en cette fête de Noël.
Une petite histoire qui souvent nous arrive et qui va nous introduire dans ces 5 petits points. Il y a quelques jours une histoire particulière émouvante m’est tombée sous les yeux et, depuis ce jour- là, elle me préoccupe et ne quitte pas mon esprit. « Il s’agit de l’histoire d’un certain Mark Doffer qui après la guerre du Vietnam appelle ses parents d’une cabine téléphonique pour leur annoncer qu’il allait rentrer à la maison avec un compagnon de guerre ; émus jusqu’aux larmes d’apprendre que leur fils est encore en vie, les parents acceptent aussitôt qu’il amène sous leur toit son ami des jours difficiles. Après un temps de silence, le jeune homme apporte quelques précisions aux parents : son ami hélas est un mutilé qui n’a nulle part où aller. A ce mots, les parents observent eux aussi un long silence et embarrassé ils répondent : « nous sommes désolés, nous ne pouvons pas le prendre chez nous ». On lui trouvera certainement un endroit quelque part. Le jeune a beaucoup insisté mais les parents sont restés invaincus. Alors, fatigué d’insister, il raccroche le téléphone. Ses parents n’entendent plus parler de lui jusqu’à ce qu’un jour un agent de police les appelle, quatre jours plus tard, pour venir identifier à la morgue le corps de leur fils qui s’est suicidé en se jetant du pont de San Francisco. Arrivés sur les lieux, les parents de Mark n’arrivent pas à prononcer un seul mot : c’est bien leur fils, mais avec une jambe et un bras artificiels. C’était lui l’ami mutilé de guerre » ! De cette petite histoire nous retenons ce qui suit :
1° Jésus l’Emmanuel que nous célébrons est d’abord « un Dieu dont les siens n’ont pas reconnu ».
Dans plusieurs circonstances, nous ressemblons souvent aux parents de notre ami Mark. Nous aimons ceux qui nous semblent aimables, sans défauts tandis que Dieu lui, préfère s’identifier aux pauvres et aux laissés pour compte ; à Noël, le Seigneur invite tous les hommes de tous les temps à porter sur l’autre un regard différent. Cette histoire nous rappelle l’affirmation de Saint Jean dans le Prologue où il est dit : « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reconnu ». Oui Jésus s’est mis à la place de l’invalide, et les siens l’ont rejeté ; il s’est identifié à l’immigré, et nous l’avons chassé ; il a tendu la main comme un mendiant, et nous l’avons ignoré ; il a occupé la place du faible, et nous l’avons exploité ; il a frappé à notre porte, et nous n’avons pas bronché ; il a osé déranger notre quiétude, bouleverser nos habitudes obscures, et nous l’avons mis dehors.
Posons-nous cette question ! O Jésus que nous adorons dans l’étable de Bethlehem, quand donc te reconnaîtrons-nous vraiment lorsque tu viens nous visiter ?
2° Noël comme le plus merveilleux cadeau de Dieu à l’humanité.
Don du Père à l’humanité, le Christ tient de lui-même l’éternité et la divinité. En sa qualité d’homme, il est né sous le signe de la fragilité. C’est ce que proclame encore Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens quand il dit : « le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retient pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur ». En unissant sa nature divine à la nôtre, le Christ nous introduit dans sa divinité. Voilà le vrai cadeau de Noël pour nous. O merveilleuse destinée de l’homme ! Le même Dieu est un petit enfant couché dans une mangeoire.
Question : sommes-nous vraiment conscients du mystère que nous célébrons aujourd’hui à Noël ?
3° un enfant dans une mangeoire.
Contrairement à son cousin Jean qui naît dans la chaleur d’une maison ordinaire ; Jésus préfère naître dans une mangeoire. Quelle humilité ! Pour venir sur la terre, Jésus a choisi le dénuement le plus complet afin que l’homme n’ait plus peur de lui. Il s’est identifié aux pauvres pour que ces derniers se sentent plus proches de lui. Il est le Dieu des petits, des humbles, des pauvres.
Une autre question. Quelle place occupe le pauvre, le marginalisé dans ma vie. Est-ce j’accepte ma condition de pauvreté spirituelle ou matérielle comme le christ ?
4° les pauvres et les pécheurs premiers privilégiés de Noël.
Bien aimé de Dieu, en méditant le message de Noël, le décor qui couvre la crèche, nous découvrons que proclamé par les anges, le message de Noël est d’abord annoncé aux bergers qui gardaient leurs troupeaux dans les environs. C’est sont des gens simples mais aussi et surtout méprisés de la société, considérés souvent comme des voleurs et malhonnêtes. Voilà les premiers visiteurs de Jésus, ses invités de marque. Ainsi va la logique de Dieu, chers frères et sœurs ; c’est aux méprisés et aux rejetés qu’il réserve la première place aux côtés de l’enfant Dieu. Et moi, qui est mon premier invité quand je prépare un dîner ou une réception de grande valeur dans ma vie ? Voilà, Noël doit être une bonne nouvelle pour tous sans distinction.
5° Noël une bonne nouvelle pour tous.
Les anges ont chanté et proclamé : « Gloire à Dieu et paix aux hommes qu’il aime ». Par ce cantique nous pouvons croire que Dieu réserve sa paix seulement à ceux qu’il aime. Non ! Il n’y a pas une catégorie des gens qu’il écarte de son amour. Nous sommes tous aimé par le Seigneur d’un même amour. Dieu ne fait pas de différence entre les hommes (Ac 10,11). Son amour est offert à tous ; ce qui fait la différence c’est la manière dont cette grâce est accueillie. Noël est une fête d’amour de Dieu à toute l’humanité, une bonne nouvelle pour chacun de nous et nous invite d’être pour nos frères et sœurs sources de bonne nouvelle et annonciateurs de cette bonne nouvelle.
Encore une fois, Bonne fête de Noël à vous tous, que le Fils de Dieu vous apporte la paix et joie !
Jean Claude Ciza