Nb 6, 22-27 ; Ps 66, Ga 4,4-7 ; Lc 2, 16-21
Bien chers frères et sœurs, nous voici au seuil d’une nouvelle année voilée d’inconnu ; une année qui suscite à la fois des sentiments d’espérance et des préoccupations au niveau sanitaire avec le Covid 19. Chacun de nous voudrait qu’elle soit riche d’événements heureux et chargée de promesses ; mais nous savons qu’à côté des réalisations positives, elle peut nous réserver aussi des surprises désagréables comme fut l’année qui vient de s’achever, qu’il faudra accueillir avec patience. Il nous faudra recevoir de Dieu, l’un après l’autre, les jours qu’Il nous prépare dans sa providence éternelle, en demeurant humbles dans la prospérité et confiants dans les moments de prière. En ce jour je ne peux que vous souhaitez deux choses :
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde !
Nous voici donc au premier jour de l’année nouvelle, et comme le veut la tradition, les hommes vont échanger entre eux des vœux de bonheur et de paix. Souhaiter une bonne année à quelqu’un c’est désirer pour lui que les jours et les mois de l’année qui s’ouvre devant lui soient comblés des satisfactions et de prospérité. C’est vouloir que sa vie soit heureuse. Comme ce serait beau si tous les hommes, d’un cœur sincère, pouvaient se souhaiter une bonne année !
Pour nous chrétiens, cette journée du 1er janvier, consacrée par le pape Paul VI à la paix, comporte une dimension religieuse : c’est en ce jour que se célèbre la fête de sainte Marie, Mère de Dieu, celle qui fût l’instrument de la bénédiction du Seigneur pour toute l’humanité.
C’est avec le poids de toutes ces célébrations, de l’année passée, que je viens vous souhaiter une bonne année. Pour les hommes de foi que nous sommes, les vœux ne sont pas des simples formules de gentillesse ou de politesse que l’on prononce sans trop y croire. C’est une prière que l’on fait en faveur de ceux que l’on aime ; c’est une bénédiction que l’on invoque sur eux. Pourquoi pas même sur ceux nous persécutent et qui nous haïssent ; pourquoi ne pas leur souhaitez les vœux d’une année de conversion et d’amour ! Voilà pourquoi, dans la première lecture proposée en ce jour, le Seigneur recommande à Moise de prononcer sur le peuple d’Israël cette formule de bénédiction : « que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! »
Dans le langage biblique, la bénédiction divine indique tous les biens que l’homme peut désirer ou espérer. C’est lui qui est l’auteur et la source de tout ce qu’il y a de bien en nous. Voilà pourquoi, nous devons d’abord lui dire merci pour tout car lorsque Dieu nous bénit, Il nous communique une part de son énergie de Créateur, pour que nous puissions réussir ce que nous entreprenons et que nous réalisions l’idéal de notre vie. C’est en vertu de cette bénédiction de Dieu que nous pouvons devenir à notre tour des instruments de bénédiction, de paix et de bonheur pour nos frères les hommes.
Prier pour la paix !
Prier pour la paix, c’est s’engager. En ce premier jour de l’année, nous sommes donc invités à prier pour la paix, en demandant à Dieu d’arrêter les conflits, les tensions, la pandémie du corona virus et les violences qui secouent encore notre monde. Mais la prière pour la paix ne doit pas être une manière d’abandonner nos responsabilités. Voilà pourquoi je dis que prier pour la paix, c’est s’engager à être artisans de cette paix, à offrir cette paix aux autres et à barrer la route à tout ce qui empêche le monde à vivre dans la paix. Prier pour la paix, c’est demander à Dieu de nous éclairer sur nos propres complicités avec le mal ; c’est prendre conscience sur nos rancunes, de nos haines et de notre agressivité. Prier pour la paix n’est donc pas aussi facile que l’on peut le croire. Si l’on est sincère avec soi-même, la prière que l’on fait doit être en accord avec la vie que l’on mène. A quoi bon penser aux autres si mon propre cœur est encore en proie à des sentiments de violence, de jalousies, de haine, …. ? Dieu ne peut établir la paix dans le monde que si nos cœurs, nos pensées et notre regard sont pacifiés ;
Que par l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, le Seigneur nous accorde une année heureuse et féconde, rayonnante de sa paix !
Heureuse année à vous tous !
Père Jean Claude Ciza