Is 55,1-11 ; 1 Jn 5, 1-9 ; Mc 1, 7-11
En ce dimanche où nous célébrons le baptême de notre Seigneur Jésus, nous pouvons retenir comme thème de notre méditation : « solidarité avec les hommes en recherche de Dieu ».
Comme nous le savons bien, nous clôturons aujourd’hui le temps de Noël avec la fête du baptême de Jésus. A travers ce baptême, Jésus, Fils de Dieu a voulu se soumettre au geste pénitentiel proposé par Jean Baptiste, non pas parce qu’il avait besoin d’être pardonné de ses péchés, mais pour exprimer sa solidarité totale avec les hommes en recherche de Dieu et nous révéler la signification profonde du sacrement de baptême. Cette fête revêt une double signification pour nous. D’abord une double manifestation et en plus l’anniversaire de tous les baptisés.
- L’Évangile nous amène sur les rives du Jourdain pour nous faire assister au baptême de Jésus par Jean. Il s’agit là, un peu comme dimanche passé de la manifestation de Dieu à l’humanité, une manifestation qui inaugure sa vie publique.
- A Noël, nous avons contemplé la condescendance du Fils de Dieu descendu dans l’histoire pour nous élever à sa dignité. Aujourd’hui, en célébrant son baptême, nous célébrons aussi la condescendance du Christ qui descend avec les pécheurs dans les eaux du Jourdain pour leur redonner la vie divine. Ainsi, le baptême de Jésus, constitue une étape significative dans la réalisation de sa mission. Il est vrai que le Christ n’a pas voulu recevoir le baptême de Jean parce qu’il avait besoin de conversion, mais surtout pour inaugurer une nouvelle forme de relation entre l’homme et Dieu.
Par ailleurs, le baptême de Jésus est en quelque sorte l’anniversaire de tous les baptisés. C’est notre fête à tous. Il n’est donc pas superflu, ce matin, à la lumière de l’Évangile que nous venons d’entendre, de nous rappeler ce qu’a été le baptême pour Jésus et ce qu’est notre baptême.
- Au baptême de Jésus, nous voyons la descente de l’Esprit Saint sous la forme de la colombe. Ceci rappel la colombe qui, à la fin du déluge porta à Noé le rameau d’olivier pour marquer la fin du désastre (Voir Gn 8,8-12). Elle évoque également le début de la création lorsque l’Esprit de Dieu planait sur les eaux. La présence de l’esprit indique toujours le début d’une ère nouvelle, car c’est l’Esprit qui donne vie, qui fait naître et grandir. C’est lui qui donne la force de renaître, qui renouvelle les cœurs et le soutient dans leur effort de conversion.
- En plus de l’Esprit Saint, nous avons la voix du Père qui confirme elle aussi l’identité et la mission du Christ : « Tu es mon Fils bien-aimé, aujourd’hui je t’ai engendré ». A première vue, elle s’adresse au Christ lui-même, mais en toute réalité, elle est destinée au croyant, pour le confirmer dans sa foi au Fils de Dieu qui est venu réaliser par sa vie et sa mort, l’œuvre de notre salut. Cette même révélation prononcée par le Père au début de la mission du Christ, sera reprise par un homme, un bandit, quand Jésus offrira sa vie sur la croix.
Enfin, le baptême que nous célébrons est une nouvelle naissance.
En effet, tout baptême étant une nouvelle naissance, nous sommes tous invités à rompre avec le mal, comme nous le rappelle Saint Paul : « mais à présent, vous aussi, renoncez à tout cela : colère, animosité, médisances, méchanceté, propos déshonnêtes qui sortiraient de votre bouche. Ne vous mentez pas mutuellement, car vous avez dépouillé le vieil homme avec ses manières pour revêtir l’homme nouveau, qui ne cesse de se renouveler à l’image de celui qui l’a créé, en vue d’atteindre à la parfaite connaissance ». Il n’y a pas de naissance sans rupture avec un passé, un monde ancien. Notre baptême ne portera de fruit que s’il correspond réellement à un renoncement effectif à toutes formes de péché. Et cela doit commencer aujourd’hui même.
Que Jésus qui accepter le baptême de Jean pour nous montrer le chemin du salut, nous aide à le suivre pour un monde nouveau.
Abbé Jean Claude Ciza
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