1S 3, 3b-19 ; Ps 39 ; 1CO 6, 13b-15-20 ; Jn 1, 35-42
En ce deuxième dimanche du temps ordinaire, les textes de la liturgie nous invitent à méditer sur l’appel du Seigneur. Et déjà, nous pouvons dire que sans nous tromper que « c’est Dieu qui appelle ».
La liturgie de ce jour s’ouvre par deux récits de vocation : dans la première lecture, la vocation du jeune Samuel (1S 3, 3b-10.19) et dans le texte de l’évangile, nous avons la rencontre palpitante d’émotion, entre Jésus et ses premiers disciples. De ces textes, nous pouvons retenir un élément essentiel : l’initiative divine dans toute vocation divine. On s’aperçoit que même lorsqu’on survient au terme d’une longue recherche de l’homme, la vocation demeure toujours une réponse à un appel qui vient de loin, de Dieu lui-même. Jésus nous dit : « ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis ». Peu importent les circonstances et les événements dont Dieu se sert pour nous faire signe, c’est toujours lui qui fait le premier pas, invitant l’homme à prendre le risque de l’aventure de la foi.
Disons que l’histoire de toute vocation religieuse comporte nécessairement un aspect mystérieux qui échappe parfois aux catégories rationnelles d’analyse et passe par trois temps : Le temps de l’appel, le temps du discernement et le temps de la mission.
Le temps de l’appel
Pour le premier temps, nous disons qu’il n’existe pas de cadre réservé à la vocation, un temps fixe qui échappe à toute programmation humaine. Dieu peut appeler à tout moment et n’importe où. Mais nous pouvons affirmer que certains endroits favorisent davantage que d’autre, l’accueil et la croissance heureuse et l’épanouissement de ce grain que le seigneur enfouit dans le cœur de l’homme. On a vite compris que le jeune Samuel servait au Temple ; les premiers disciples vivaient eux auprès de Jean-Baptiste. Ainsi donc, c’est souvent dans les milieux ouverts à sa présence et pénétrés par sa parole que Dieu fait entendre sa voix. Nos familles, nos écoles, chers parents, doivent être ces lieux ouverts pour l’accueil de l’appel du Seigneur. Aujourd’hui, nous célébrons le dimanche de la « parole de Dieu » comme l’avait initié le Pape François.
Chers frères et sœurs, faisons de nos familles, ces lieux où est écouter cette parole de Dieu chaque jour pour découvrir sa volonté sur nous. Habituons nos enfants à la lecture de la Bible ; faisons de la Bible notre livre de chevet.
Le temps du discernement
L’appel du Seigneur, invite l’appelé au discernement. En effet, après avoir écouté l’invitation du Seigneur, vient ensuite le temps de discernement qui parfois peut être assez lent et complexe. Dans le domaine aussi délicat où l’intervention de Dieu touche la subjectivité humaine, nul ne doit se fier à ses seules certitudes. Le recours à des maîtres plus ou moins expérimentés et au jugement de l’Eglise s’avère indispensable pour dissiper les doutes, surmonter les épreuves, entretenir la flamme et mener à son achèvement l’œuvre que Dieu réalise en nous. C’est aussi et surtout le moment de prier avec insistance afin de découvrir au vrai sens ce que le Seigneur veut pour nous dans son Eglise et dans le monde. Cette vocation ne concerne pas seulement ceux-là qui sont appelé à la vie consacrée. Elle nous concerne tous comme chrétiens appelés et envoyés dans le monde à travers plusieurs ministères. Ainsi, la vocation, commence à se concrétiser dans le choix quotidiens effectués dans une attitude de foi et d’écoute, une attitude d’abandon totale à la volonté du Seigneur. Dieu n’appelle pas pour appeler, Il nous appelle pour une mission, pour nous envoyer. C’est le troisième moment.
Le temps de la mission
Le temps de la mission. Nous avons entendus dans la première lecture, le jeune Samuel dire : « parle, Seigneur, ton serviteur écoute ». La vocation en effet, crée entre l’homme et Dieu une nouvelle relation dont l’élément central demeure la disponibilité totale. Celui qui est appelé ne s’appartient plus ; il est envoyé pour accomplir une mission qui le dépasse. Il est investi d’une responsabilité qui va au-delà de sa personne.
Soyons chers frères et sœurs, disposés à répondre positivement comme le jeune Samuel « me voici Seigneur » et à dire comme Marie : « me voici pour faire ta volonté » ! Une fois, nous avons découvert le Seigneur à la manière des apôtres, allons l’annoncer, le montrer aux autres. Appelons ceux-là qui n’ont pas encore découvert le visage du Christ, afin qu’eux aussi, ils avancent vers lui pour être avec lui et après continuer son œuvre du salut.
Prions pour tous ceux qui ont accepter de suivre le Christ, ceux qui ont répondu positivement à l’appel de Dieu, qu’ils demeurent fidèles dans leur vocation et qu’ils aident leurs frères et sœurs, par leur vie, à suivre le Christ qui est le chemin, la vérité et la Vie.
Abbé Jean Claude Ciza