Ex 20, 1-17; 1 Cor 1, 22-25; Jn 2, 13-25
Le dimanche dernier était le dimanche d’Abraham et de la Transfiguration. Celui-ci, le troisième de Carême, est le dimanche de Moïse, serviteur de Dieu dans l’œuvre de la libération des enfants d’Israël.
Les lectures que nous avons entendues nous introduisent justement dans le thème de la libération. Il s’agit de la libération spirituelle. C’est pour cela que dans la première lecture, du livre de l’Exode, l’on dit que Dieu s’adressa à Moïse sur le Sinaï. La montagne symbolise l’élévation spirituelle à laquelle nous sommes appelés. Et dans l’évangile, l’on dit que Jésus monta à Jérusalem. Nous devons nous aussi, dans notre vie de croyant, entreprendre cette montée. Le carême est un temps de montée vers Pâques.
La libération, c’est toujours de quelque chose qui ne va pas, d’une situation déplorable, inacceptable. Une situation de souffrance, de blocage. Par exemple, on est malade, on a la malaria, on prend des médicaments, on est guéri. On dira : « On est libéré de la malaria ». On est guéri, on se sent bien.
C’est aussi le cas lorsqu’on parle d’une délibération. Dans délibération, il y a libération. On délibère l’élève ou l’étudiant qui n’a pas eu assez des points pour le sauver. On tient conseil pour l’avantager. L’élève ou l’étudiant délibéré reçoit un plus, il fait une ascension, il est heureux.
De quoi donc Dieu nous libère-t-il ? Dans la première lecture, Dieu dit à Moïse : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de l’esclavage ». Dieu nous libère de l’esclavage qui nous rend captifs. De l’esclavage de faux dieux : « Tu n’auras pas d’autres dieux que moi ». Qui sont ces faux dieux qui nous séduisent au point de nous défigurer, de nous faire oublier notre Dieu? Cette même lecture mentionne entre autres le mensonge, ainsi que la convoitise des personnes et des choses. La deuxième lecture mentionne quant à elle la recherche de la puissance et de la sagesse humaine. Il s’agit des calculs avec lesquels nous ruinons la vie des gens, nous pourrissons les relations humaines.
Nous pouvons examiner notre vie et voir combien de fois n’avons-nous pas eu recours au mensonge pour nous sortir d’affaires ; combien de fois n’avons-nous pas désiré des personnes ou des biens d’autrui ; combien de fois n’avons-nous pas pensé nuire aux autres, et parfois vraiment à nous-mêmes dans des situations désespérées.
Se libérer, c’est passer de la sagesse humaine, trompeuse, à la sagesse divine, transformatrice. C’est passer des mains du pharaon aux mains de Dieu. Il s’agit donc de se confier à Dieu, de s’abandonner à Dieu.
Mais l’homme le peut-il de lui-même ? Non ! Un proverbe africain dit : (l’homme se fait par l’autre)». Ici cet autre c’est le Christ !
Nous devons encore lui ouvrir les portes de notre cœur pour qu’il entre dans notre vie, la transforme en y mettant de l’ordre, en nous rappelant à l’ordre. Car dans le temple de notre vie se sont installés de bœufs, des brebis, de colombes et de changeurs. Les bœufs, les brebis, les colombes et l’argent sont autant de vices, de défauts qui ont élu domicile en nous et qui nous rendent incapables de faire constamment le bien. Jésus peut les chasser avec cette parole forte : « Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic ». Chacun de nous est la maison de son Père.
Jésus nous libère par amour. « L’amour de ta maison fera mon tourment », avons-nous entendu dans l’évangile.
Si nous embrassons l’amour du Christ et le répandons autour de nous, nous aurons vraiment compris ce que veut dire que « La folie de Dieu est plus sage que l’homme, et la faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme ».
Pére Jean Claude Ciza
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