Évangile : Jean 3, 14-21
Jésus dit à Nicodème : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. »
Ce n’est sans doute pas par hasard si ce verset est très connu. En effet, nous avons là un résumé de tout l’Évangile. L’Évangile nous parle de cet Amour divin qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer. IL S’agit d’un amour miséricordieux, lent à la colère comme nous le montre la première lecture. Il nous faut le dire et le redire : jamais nos péchés ne seront plus grands que cet amour-là. Jamais aucune faute ne pourra venir à bout de cet amour. Un amour désintéressé, durable et patient ! Un amour qui inclut tout homme, sans discrimination : riches, pauvres, jeunes et vieux…
Mais, cet amour de Dieu attend de chacun de nous une réponse. Oui, Dieu attend de nous des efforts, il attend un engagement sincère. Pour nous apercevoir, écoutons la première lecture et l’Evangile de ce jour. Le symbole du serpent de bronze nous rappelle que, pour être sauvés, il faut que nous fassions le pas vers le Rédempteur, que nous le regardions, que nous nous tournions vers lui. Il faut que nous croyions : croire, ce n’est pas accumuler des connaissances sur Jésus ; croire c’est plutôt lui faire confiance, l’écouter et le suivre. C’est chercher à faire comme il a demandé de faire, c’est mettre en pratique ses enseignements. Croire c’est aussi comprendre que la croix est un signe de salut et non de condamnation et c’est vers elle que notre regard devrait être orienté. Malheureusement, nous regardons trop souvent ailleurs, attirés par tout ce qui nous tente et nous aveugle, tentés par toute sorte de futilités et de distractions. Vous le savez, de nos jours, beaucoup sont tentés par une sorte de pessimisme devant le mal qui afflige le monde : violences gratuites, égoïsmes collectifs et individuels, bassesses de toutes sortes, exploitation de l’homme par l’homme, abus des mensonges idéologiques, matraquages politiques, perte de conscience morale, guerres insensées…. Absurde et aberrant, avec ses mille contradictions, le monde semble être aux yeux des incroyants un démenti à l’amour de Dieu. Mais, hier comme aujourd’hui, la parole du Christ illumine ce désenchantement, rectifie le regard et redonne confiance : « Dieu aime ce monde qui parfois nous parait trop violent, contradictoire, moche et mal fait. Et le signe par excellence qu’il nous donne de cet amour, c’est son Fils unique livré pour notre salut. C’est vers lui que malgré les échecs de la vie, que notre regard doit être tourné, il est la solution de nos problèmes, il est celui qui est capable de nous expliquer le mystère de Dieu. La Parole de ce jour nous exhorte à tourner notre regard vers la Croix, vers le Christ crucifié et glorifié.
Jésus dit encore : « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière… »
Comme le reste des humains, Nicodème avec qui Jésus dialogue a lui aussi préféré les ténèbres à la lumière. Il vient à la rencontre de Jésus la nuit…Et pourtant, Jésus nous exhorte à préférer la lumière aux ténèbres. Il nous qu’Il est la lumière, la lumière éternelle, celui qui le suit ne marche pas dans le noir, mais il aura la lumière éternelle de la vie. En effet, si nous aimons la lumière, elle nous montrera ce que nous avons encore besoin de mettre en ordre dans notre vie, que ce soit des petites ou des grandes choses. Sans la lumière, nous restons dans l’obscurité et nous ne pouvons pas voir le chaos qui règne dans notre vie ; nous ne pouvons pas nous rendre compte que nous avons besoin d’être transformés. Oui, la lumière éclaire chaque domaine de notre vie, de sorte que ce qui ne marche pas puisse être dévoilé. Là où la lumière brille, il y a une nouvelle croissance.
Puisse ce temps de carême être le moment favorable pour marcher sur les traces de Jésus, notre vraie lumière, et nous conduire en enfants de la lumière.
Pére Jean Claude Ciza
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