Évangile : Jean 6, 41-51
« Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” » (Jean 6, 42)?
Au lieu d’accueillir le message de Jésus, la foule se contente plutôt de discuter sur son origine. Comment peut-il déclarer descendre du ciel alors qu’on le connaît bien puisqu’il est né au sein du peuple, dans le monde terrestre. On l’a vu gamin, et certains ont grandi avec lui. C’est donc quelqu’un d’ordinaire comme eux. Ces résistances, ces oppositions de la foule au message de Jésus peuvent également être les nôtres aujourd’hui. Jésus nous parle aujourd’hui à travers ses serviteurs. Sommes-nous toujours prêts à les écouter et à recevoir le message qu’ils annoncent ? Ne nous arrive-t-il pas de nous arrêter plutôt sur leur identité ? Ne disons-nous pas : « pour qui se prennent-ils ? « D’ailleurs, d’ailleurs… ». Sommes-nous vraiment disposés à entendre la parole de Dieu dans notre vie, ou préférons-nous dire à Jésus d’aller voir ailleurs, car ses paroles nous dérangent ? Le moment n’est-il pas venu d’abandonner notre orgueil et nos préjugés pour être attentifs au message de Jésus, le seul capable de transformer toute notre vie ?
« Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi. » (Jean 6, 44)
Pour aller vers Jésus et reconnaître sa relation avec Dieu, il faut se laisser conduire par Dieu lui-même, se laisser attirer par lui. Jésus ne force pas notre adhésion à lui. Cela relève de la liberté de chacun. Comme nous l’entendrons plus tard, beaucoup sont partis après le discours de Jésus sur le pain de vie. Ceux qui sont restés ont continué à marcher avec lui au prix et à la mesure de leur foi : « Tu as les paroles de la vie éternelle. ». Seule la foi peut nous pousser à reconnaître que le Christ est notre pain, un pain de vie, un pain pour la vie. Celui qui mange de ce pain peut vivre. Mais celui qui en mange est aussi appelé à s’offrir lui-même aux autres comme un pain pour apaiser, réconforter et redonner force et courage à ses frères et sœurs.
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jean 6, 51)
Cela ne signifie pas que Dieu devient un morceau de « pain béni » mais bien que le pain devient Dieu vivant ! Nous ne communions pas à un morceau de pain de farine, mais à Dieu ! Mais sommes-nous vraiment conscients de cela lorsque nous allons communier ? Sommes-nous vraiment conscients de cela au cœur de notre vie ? Jésus ne se fait pas nourriture juste pour le temps de la messe, il vient en nous pour que nous vivions véritablement de lui en toute notre vie ! La communion c’est Dieu qui vit en nous. Mais le laissons-nous vivre en nous ? Le laissons-nous diriger notre vie ? Sommes-nous vraiment unis à lui au point de lui dire : « Seigneur fais de moi ce que tu veux et pas ce que je veux », ou en sommes-nous encore à lui dire « Jésus je t’aime, mais fais ce que je te demande ? Quelle vie vivons-nous avec Jésus ? Quelle place lui laissons-nous au cœur de notre vie ? Bon dimanche et que Dieu vous bénisse !
Abbé Jean Claude Ciza
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