Évangile : Marc 8, 27-35
« Au dire des gens, qui suis-je ? » « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
La question de Jésus est un peu comme le bilan de son ministère. Un petit sondage d’opinion ! D’abord que disent les on-dit, les rumeurs ? Ce qui est frappant, c’est que tous l’identifient à un personnage du passé : Jean-Baptiste, Élie, Jérémie ou l’un des prophètes. Selon les gens, Jésus est donc un parmi d’autres, il n’apporte rien d’original, et ne fait que répéter ce qui s’est déjà dit et fait dans le passé. Jésus demande ensuite à ses disciples leur point de vue personnel. Pierre se fait le porte-parole en confessant sa foi au nom de tous : « Tu es le Christ ».
La question que pose Jésus nous est posée à nous aussi aujourd’hui. Pas besoin de recourir aux idées reçues, aux définitions savantes ou des phrases apprises par cœur ! À nous qui voulons être ses disciples, la question est aujourd’hui posée avec force : Pierre, Albert, Paul, Alphonse, Marie, Jeanne, Honorine, Apolline, Charlotte, Chantal, qui est Jésus pour vous ? Il veut votre point de vue aujourd’hui. Qui est-il pour vous, au juste ? Quel rôle joue-t-il dans votre vie ? Est-il juste une boîte de solution à vos problèmes, quelqu’un à qui vous faites recours seulement en temps de difficultés ? Car la foi ne se réduit pas à une opinion, mais à une rencontre personnelle avec Jésus, à une connaissance non pas apprise, mais personnelle de Jésus. « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix ».
Bien qu’ayant reconnu Jésus comme le Christ, c’est-à-dire le Messie, Pierre ne comprend pas vraiment le sens de ce titre. En effet, Jésus est bien le Messie qu’on attend, mais pas du tout comme on l’attend! Comme beaucoup de ses contemporains, Pierre attendait un Messie-roi, triomphant, glorieux, puissant, et chassant une bonne fois l’occupant romain hors de la Palestine. Mais ce n’est pas de cette façon que Jésus a voulu établir le règne de Dieu : pour la première fois, il enseigne à ses disciples que le Messie va souffrir pour sauver son peuple. Cette conception d’un Messie souffrant leur est étrangère. Elle choque; ce qu’annonce Jésus est inacceptable, le Dieu tout-puissant ne peut pas laisser faire des choses pareilles! Alors Pierre s’y oppose.
Le chemin qui conduit à la suite de Jésus est un chemin exigeant et difficile. Suivre le Christ nous garantit des moments de joie, mais aussi des moments difficiles : la souffrance, la persécution, les moqueries… Suivre le Christ comporte l’acceptation des épreuves et des croix qui se dressent dans nos vies. Ne sommes-nous pas tentés par la facilité quand nous suivons le Christ ? Le Diable, ne nous fait-il pas croire que les choses faciles sont meilleures pour nous ?
« Seigneur Jésus, tu nous dis aujourd’hui que c’est en surmontant l’adversité, les obstacles que l’on grandit… Alors nous voulons grandir avec toi. »
Abbé Jean Claude Ciza
Fot. Action Backlit Beach