Nb 11, 25-29 ; Jc 5, 1-6 ; Mc 9, 38-48
Les lectures que nous venons d’entendre nous donne l’opportunité de méditer sur l’appel à faire le bien et à éviter le mal. Le bien en effet accroit la vie, alors que le mal engendre la mort.
Mais d’où vient le bien ? En d’autres mots : qu’est-ce qui rend l’homme capable de faire le bien ? L’homme le peut-il de lui-même ?
A la suite de la première lecture, du livre des Nombres, nous dirons que le bien vient de Dieu. C’est un don de Dieu à l’homme. Nous y lisons en effet : « Le Seigneur descendit dans la nuée pour s’entretenir avec Moïse. Il prit une part de l’Esprit qui reposait sur celui-ci, et le mit sur les soixante-dix anciens du peuple. Dès que l’Esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser ».
C’est Dieu qui vient vers nous. Et nous devons rester ouverts à lui pour mériter ses grâces. Sinon elles nous quittent. Le texte ajoute en effet : « mais cela ne dura pas ».
Est-ce que nous sentons la proximité de Dieu dans notre vie ? Est-ce que nous restons ouverts à cette présence pour l’accueillir continuellement ?
Nous pouvons parfois croire que la sollicitude de Dieu est juste réservée à quelques élus. La première lecture et l’évangile nous donnent tort. Dieu n’est pas seulement notre Dieu. Il est le Dieu de tous. Nous ne pouvons l’enfermer dans les limites de nos croyances, de notre confort. Il les déborde !
Ainsi dans le livre des Nombres, Moïse répond sans ambigüité à son serviteur Josué qui lui demandait d’interdire à Eldad et à Médad de prophétiser dans le camp, hors de la tente de la rencontre. Voici sa réponse : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, pour faire de tout son peuple de prophètes ! ». Oui ! Tout le peuple, et pas seulement quelques-uns.
Et dans l’évangile, Jésus doit faire face à l’hostilité de Jean qui dit avoir voulu empêcher quelqu’un de faire des miracles au nom de Jésus alors qu’il ne fait pas partie du cercle étroit des disciples. L’attitude d’ouverture, de bonté de Jésus se manifeste dans sa réponse : « Ne l’empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous ».
Voilà une attitude que nous devons acquérir ; nous sommes souvent tentés de nous replier dans notre tribu, dans notre race, dans notre religion, dans tout ce qui nous rend différent !
Aujourd’hui, Jésus nous apprend que le bien peut venir des autres vers nous : « Et celui qui vous donnera un verre d’eau parce que vous appartenez au Christ, vraiment, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense ».
Nous devons accueillir la grâce de Dieu, l’Esprit de Dieu dans notre vie pour faire le bien et voir le monde avec des yeux nouveaux, des yeux divins. Mais nous devons aussi apprendre à éviter la mal, à éviter de faire le mal, à penser du mal des autres et à conduire les autres au mal. Jésus nous prévient : « Celui qui entraînera la chute de l’un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes et qu’on le jette à la mer ». Ce sont là des mots très durs !
Saint Jacques dans la deuxième lecture a des mots tout aussi durs pour ceux qui font le mal. Il écrit en substance : « Vous les gens riches, c’est à vous que je m’adresse. Pleurez, lamentez-vous, car des malheurs vous attendent ». Mais qui sont ces gens riches ? Ce sont des gens riches en péchés.
Et selon cette même lecture, l’on peut devenir riche en péché de deux manières :
1° Activement, en pratiquant l’injustice : « Des travailleurs ont moissonné vos terres et vous ne les avez pas payés » ; « Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il vous résiste ».
Combien de fois n’avons-nous pas été ingrats vis-à-vis de gens qui nous ont fait du bien ? Combien de fois n’avons-nous pas fait du mal à des gens qui ne le méritaient pas ?
2° Passivement, en étant indifférents aux souffrances des gens : « Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu’on massacrait les gens ».
Combien de fois n’avons-nous pas réagi devant des situations juste pour nous donner une conscience tranquille en disant : « Ce n’est pas notre affaire », « Cela ne nous concerne pas » ?
Aujourd’hui le Christ nous demande de faire attention à la manière dont nous voyons, aux endroits où nous mettons nos pieds, à ce que nos mains recherchent.
Demandons la grâce de toujours chercher à faire du bien et à éviter à tout prix le mal dans notre vie.
Abbé Jean Claude Ciza
Fot. Andrew Ren/Unsplash.com