Gn 2, 18-24 ; Hb 2, 9-11 ; Mc 10, 2-16
En ce vingt-septième dimanche du temps ordinaire, les lectures nous parlent de l’entraide.
L’entraide est un secours mutuel, une forme de solidarité pour arriver facilement à un résultat. C’est le cas des abeilles qui se mettent ensemble pour produire le miel ou des singes qui se penchent les uns vers les autres pour s’enlever les parasites.
Les lectures nous montrent trois types d’entraide :
L’homme, solidaire de Dieu dans la création
Dans la première lecture, nous avons entendu que le Seigneur Dieu façonna les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et les amena vers l’homme pour voir quels noms il leur donnerait ». Dieu a besoin de la collaboration de l’homme pour que le monde qui était comme indistinct, confus, reçoive une signification. Donner un nom a un sens très profond. Ce qui n’a pas de nom n’existe pas en quelque sorte. Donner un nom, c’est donc appeler à l’existence, c’est pouvoir distinguer une chose d’une autre. Ceci s’accorde avec le passage de laGenèse où Dieu dit à l’homme : « Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! » (Gn 1, 28).
Mais attention ! Ce n’est pas l’homme qui fait des bêtes des champs et des oiseaux du ciel des êtres vivants. C’est Dieu, puisque la première lecture dit : « C’étaient des êtres vivants et l’homme donna un nom à chacun ». Cela veut dire que si l’homme donne une signification au monde, il n’en est quand même pas le créateur. Son pouvoir sur le monde n’est pas illimité. L’homme n’a pas le droit de traiter la nature comme bon lui semble. Et pourtant, que ne faisons-nous pas de nos forêts, de nos animaux, de notre sol et sous-sol, de nos rivières, dans notre monde, dans notre pays, jusque dans notre région ?
Le pape François dans « Laudato Si », dans cet encyclique qui est entièrement consacrée aux problèmes écologiques, écrit : « Il y a une manière de comprendre la vie et l’activité humaine qui a dévié et qui contredit la réalité jusqu’à lui nuire » (n° 101).
Dieu a besoin de l’homme pour élever la création, la rendre belle et non pour la détruire et se détruire lui-même.
L’homme, solidaire de son semblable dans la vie
Dans la première lecture, Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». La solitude n’est pas toujours bonne conseillère. On a besoin de se parler les uns les autres, de demander conseil, de se rendre des services. « L’union fait la force », disent lesBelges.
Mais il ne suffit d’être ensemble pour être uni ou solidaire. Il faut encore faire appel à certaines valeurs pour que l’entraide entre les hommes soit possible, bonne et vraie. Ces valeurs sont :
L’égalité
Dieu dit dans la première lecture : « Je vais faire [à l’homme] une aide pareille à lui ». Il faut souligner l’adjectif « pareille à lui ». Tous les hommes quelles que soient leurs langues, leurs races, leurs tribus, leurs positions sociales, sont égaux devant Dieu. Ils sont tous pareillement ses enfants. L’homme et la femme sont égaux devant Dieu, les parents et leurs enfants sont égaux devant Dieu. Ce n’est pas pour rien que Dieu a endormi l’homme avant de créer la femme. C’est pour que l’homme ne puisse en tirer aucun motif d’orgueil. Nous nous recevons tous de Dieu, de sa grâce.
-Est-ce que je regarde les autres comme mes égaux ?
La fidélité
Dieu dit encore dans la première lecture : « […] l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un ». Et dans l’évangile Jésus dit aux pharisiens : « […] ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! ». Le contexte est celui du mariage. Mais l’on doit apprendre à être fidèle dans la vie, particulièrement s’agissant de bonnes actions. La fidélité inscrit les actions dans la durée, dans la patience et dans la persévérance.
-Est-ce que je sais être patient ?
L’humilité
Dans l’évangile, Jésus dit aux disciples : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent ». Les enfants savent accueillir, les enfants savent aller vers les autres, les enfants acceptent d’être conseillés, les enfants acceptent de grandir. Bref, les enfants incarnent l’humilité. Là où l’orgueil abaisse les autres et divise, l’humilité élève les autres et rassemble. Jésus lui-même a été humble. Dans la deuxième lecture on dit en effet : « Jésus avait été abaissé un peu au-dessous des anges, et maintenant à cause de sa passion et de sa mort, nous le voyons couronné d’honneur et de gloire ».
-Est-ce que je sais être humble ?
Jésus, solidaire de l’homme dans le chemin du salut
En Jésus, Dieu s’est fait compagnon de l’homme. Aussi, dans la deuxième lecture est-il dit : « Jésus qui sanctifie et les hommes qui sont sanctifiés, sont de la même race ; et, pour cette raison, il n’a pas honte de les appeler ses frères ». Sanctifiés par Jésus, nous sommes devenus ses frères. Avec Jésus qui est l’origine du salut de tous les hommes, nous ne manquerons jamais de rien, parce qu’il est notre frère.
Demandons à Dieu la grâce d’être ouvert à Lui, à la création et les uns aux autres.
Abbé Jean Claude Ciza
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