Dn 12, 1-3 ; Ps 15 ; He 10, 11-14. 18 ; Mc 13, 24-32
Nous approchons petit à petit la fin de l’année liturgique. Les textes de ce dimanche annonce un message un peu bouleversant en ces termes : « quand le soleil s’éteindra, les justes resplendiront » ! Ils ont bien sur une saveur apocalyptique, puisqu’ils nous parlent des bouleversements et d’écoulement de notre histoire. Ils évoquent, certes, des drames cosmiques terrifiants et des cataclysmes redoutables ; mais en définitive, leur message est tout orienté vers l’espérance. Avant tout, nous adressons un message d’espérance et de courage à ceux qui traversent des moments difficiles en leur demandant de tourner leur regard vers le Tout Puissant.
Oui, le soleil un jour, s’éteindra. Pour chacun assurément ! Sa lumière disparaitra au soir du dernier jour. Puisque notre histoire personnelle et collective a eu un début, elle aura aussi une fin. Heureuse ou triste, cela dépendra de nous. Voilà ce qu’il faut retenir ! Tout comme la ruine de Jérusalem, la Ville sainte considérée à l’époque comme éternelle.
La fin du monde qui ose en parler ? personne qui a assez de courage pour l’évoquer sauf quelques faux prophètes qui en profite pour tromper les consciences faibles. Les textes de ce dimanche, au terme de l’année liturgique, nous y invitent, non pas pour nous lancer en conjectures de dates ou des signes précurseurs, mais pour nous ouvrir à la fraîcheur de son message. Ce message se résume en deux points.
Dieu est au secours de son peuple
La première lecture en Dn 2, 1-3 nous renvoie au temps de la grande tribulation sous le roi Séleucide Antiochus Epiphane (175-164 av JC), qui décide d’helléniser les juifs de la Palestine en les forçant à abandonner leur religion pour adopter les cultes païens. Révoltés, les frères Maccabées organisent la résistance. Au cœur de la lutte et de la grande persécution, Daniel annonce la revanche de Dieu qui vient au secours de son peuple. Ses visions s’enracinent dans les événements du passé et de l’actualité pour les projeter dans l’avenir, dont Dieu seul est le maître absolu. C’est lui qui rétablira la justice et même fera revivre ceux qui, pour rester fidèles à leur foi, ont accepté de donner leur vie.
L’évangile aussi, emprunte à Daniel son langage de crise pour parler de la fin des temps et de l’avènement du Christ. Comme dans un scénario où se fondent le présent et l’avenir, les images se bousculent et se chevauchent : ruine du temple, destruction de Jérusalem, déferlement des persécutions, pullulement de faux prophètes, calamités diverses, bouleversements cosmiques…. En réalité, il y a des coins dans ce monde où les gens vivent presque le même scénario. Mais au-delà de ces persécutions et calamités comment se comporter ?
Au-delà des persécutions
Rappelons-nous qu’au moment où saint Marc met par écrit les paroles du Christ, Jérusalem est saccagée par l’armée païenne de Titus et les chrétiens pourchassés par Néron qui fait crucifier saint Pierre la tête en bas et décapiter saint Paul. Est-ce déjà la fin prématurée du Royaume instauré par Jésus ? La douloureuse question hante tous les esprits. Mais, au cœur de l’épreuve, une promesse du Christ rallume l’espérance : comme les premiers bourgeons apparus sur le figuier annoncent l’approche de l’été, ainsi le frémissement de l’histoire annonce l’aube nouvelle. Celle où règneront la justice et la paix. Celle où les justes brilleront comme le soleil dans le firmament. A condition d’avoir rendu leur cœur éveillé.
Retenons que les noms des justes, inscrits en lettre de fidélité dans le livre de vie. Ceux de l’antiquité, ceux d’hier et d’aujourd’hui. Restons fidèles à Notre seigneur car seule la fidélité nous rendra libre et nous procurera la paix.
Père Jean-Claude Ciza
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