1S, 20-22. 24-28 ; Ps 83 ; Jn3,1-2.21-24 ; Lc2, 41-52.
Aujourd’hui nous célébrons la fête de la sainte Famille. Nous voulons en cette fête prier pour toutes les familles du monde et particulièrement pour celles qui traversent des moments de crise d’amour, de confiance, des familles qui n’ont pas d’enfants, des familles dont les enfants sont un peu délinquants …
Notre méditation va porter sur la figure de la sainte famille de Nazareth, la famille de Marie, Joseph et l’enfant Jésus.
En effet, fidèles à la législation (Ex 34, 23 et 16, 16), qui prescrit à tout fidèle juif de se rendre à Jérusalem trois fois par an, les parents de Jésus l’amènent dans la ville sainte alors qu’il a 12 ans, âge de la maturité religieuse. Ainsi donc, ils font un pèlerinage.
Au terme du pèlerinage de près d’une semaine, se produisit l’incident rapporté par Luc : à l’insu de ses parents, Jésus prolonge son séjour à Jérusalem et n’est retrouvé que trois jours plus tard, assis dans une salle du temple aux pieds des rabbins, écoutant leur enseignement et répondant à leurs questions. Cette disparition fait éclater une crise insolite qui met en relief les qualités exceptionnelles de ce jeune couple, surpris par les événements. Dans leur simplicité et leur spontanéité, ils nous révèlent les dispositions essentielles que nous devons avoir face à l’épreuve. Chers frères et sœurs, chers parents, résumons-les en ces quelques points.
- Quand survient la crise dans une famille, dans un foyer, dans un couple, l’amour doit unir davantage. Nous voyons que dans le couple de Joseph et Marie devant l’absence inattendue de leur fils, ils ne cèdent pas à la tentation de rechercher un bouc émissaire. Ils assument la situation en se serrant les coudes, sans s’accuser réciproquement. Ainsi, lorsque se déclenche une adversité, il faut resserrer les rangs en se faisant mutuellement confiance.
- Devant le besoin, l’amour rend solidaires. Marie et Joseph refont ensemble le chemin inverse, à la recherche de Jésus. Malgré la fatigue, tous les deux se mettent en route, pour se soutenir. Apprenons de leur exemple que l’amour vrai non seulement encourage l’autre à s’engager, mais surtout affronte les difficultés avec lui.
- Même dans le désaccord, l’amour garde la douceur. En retrouvant Jésus, Marie ne l’accuse pas. Elle se contente de lui faire part de leur inquiétude. Nous confondons si facilement la vérité avec l’agressivité. En réalité, celui qui aime sait trouver les mots justes, même pour exprimer son dissentiment.
- Pour être plus fort l’amour parle à l’unisson. S’adressant à son fils, Marie lui parle au pluriel : « mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous » ? vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés ». L’amour a le souci des autres, de la communauté, de l’ensemble. L’égoïsme au contraire isole et disperse.
- Même quand il ne comprend pas, l’amour garde le respect. La réponse mystérieuse de Jésus bouleverse ses parents : « pourquoi me cherchiez -vous ? ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? ». En effet, ils n’ont réellement pas saisi le sens de ces mots insolites, et pourtant ils l’écoutent avec respect, laissant cette déclaration pénétrer dans leur cœur. L’Esprit fera le reste. Belle leçon d’humilité pour notre société où l’on n’aime pas être contrarié. Chers parents, donnez la parole à vos enfants, même quand ils sont fautifs, il faut les laisser s’exprimer. C’est très nécessaire. Il faut dialoguer avec les enfants.
- En toute circonstance, l’amour cherche à se dépasser. L’épisode s’achève par ses mots bien révélateurs : « il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 41-42).
Disons en conclusion que dans le foyer de Nazareth, à l’école de Marie et Joseph, celui dont la nature est d’êtres AMOUR fait l’expérience humaine de l’obéissance, de la soumission et du don de soi qui le conduiront jusqu’au sacrifice suprême de sa vie. Il a appris à grandir dans l’amour humain et divin, tout comme ses parents.
Que la Vierge Marie et Joseph, obtiennent à nos familles, à tous les couples chrétiens, la grâce d’un amour vrai qui uni davantage, un amour qui rend solidaires, un amour qui garde la douceur, qui parle à l’unisson, qui garde le respect de chacun et ouvre au dialogue, un amour cherche à se dépasser pour se comprendre et s’accepter mutuellement ; bref, un amour don de soi.
Bonne fête de la sainte Famille à vous tous !
Abbé Jean Claude