Jr 1, 4-19 ; 1 Co 12, 31-13,13 ; Lc 4, 21-30
En ce quatrième dimanche du temps ordinaire, les lectures nous invitent à méditer sur la connaissance. En fait, que veut dire connaître ? Connaître, c’est plus que savoir, c’est plus qu’avoir une information sur quelqu’un ou sur quelque chose. Connaître, c’est naître avec, c’est devenir contemporain de ce que l’on sait, c’est en avoir la maîtrise.
Et comment est notre connaissance ? Saint Paul nous répond dans la deuxième lecture : « En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles […]. Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ». Notre connaissance n’est pas encore une vraie connaissance. Nous ne nous connaissons pas bien, nous ne connaissons pas bien les autres, nous ne connaissons pas bien les choses autour de nous, nous ne connaissons pas bien Dieu. C’est là une invitation à l’humilité. Et aussi à nous laisser éduquer par Dieu, par sa parole.
Comment est la connaissance de Dieu sur nous ?
La première lecture nous donne deux réponses à cette question.
Elle est sans limite : « Avant même de te former dans le sein de ta mère, nous dit le Seigneur, je te connaissais ». On ne peut pas tromper Dieu, on ne peut rien lui cacher, parce qu’il nous connaît avant même de nous former dans le sein de notre mère. Nous ne pouvons pas échapper au regard de Dieu. Il nous connaît vraiment. Et à cause de cette connaissance, il nous invite nous aussi à avoir un grand cœur, un cœur qui sait se soucier des autres.
Elle est une bénédiction : « avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ». Connaître pour Dieu, c’est bénir. Dieu nous veut toujours du bien, à chacun de nous. C’est là une invitation à ce que nous puissions nous souhaiter du bien les uns les autres. Mais aussi que nous pouvons comprendre que rien de mauvais de peut venir de Dieu.
En effet, cette connaissance illimitée que le Seigneur a de nous, cette bénédiction qu’il nous donne nous confèrent une mission : « Je fais de toi, dit-il à Jérémie et à chacun de nous, un prophète pour les peuples ». Cette mission est urgente : « Lève-toi ». Nous sommes restés assis trop longtemps, paralysés par la peur de témoigner, d’être vrais là où nous vivons, là où nous travaillons. La peur des autres, du « qu’en dira-t-on ? ». Aujourd’hui le Seigneur nous dit : « Ne tremble pas devant eux ».
Quel est le contenu de cette mission ?
C’est l’amour dont nous parle Saint Paul dans la deuxième lecture. Nous devons être les uns pour les autres, pour nos familles, pour notre société, des prophètes de l’amour. Saint Paul en donne les caractéristiques. Nous pouvons juste mentionner les suivantes qui les résument toutes :
1° La patience : l’amour vrai est patient. Il prend son temps et évite de faire des jugements prématurés qui déforment l’image des gens et qui sont ensuite difficiles à corriger.
Est-ce que nous sommes patients ?
2° Le service : l’amour vrai est tourné vers les autres. Il ne cherche pas ses intérêts propres, mais cherche à promouvoir le bien commun.
Est-ce que nous sommes serviables ?
3° L’humilité : l’amour vrai ne cherche pas à rabaisser les autres. Tout au contraire, il cherche à élever les autres avec ce qu’il connaît, avec ce qu’il est.
Est-ce nous sommes humbles ?
4° Le pardon : l’amour vrai ne garde pas rancune. Dans la société les problèmes ne manquent pas. Nous devons apprendre à donner à l’autre qui nous a offensé la chance d’être bon, de devenir bon.
Est-ce que nous savons pardonner ?
5° La joie : l’amour vrai chasse la tristesse. Nous avons sans doute des raisons d’être tristes. Les gens autour de nous ont sans doute des raisons d’être tristes. Mais l’amour veut le triomphe de la joie sur la tristesse.
Est-ce que nous apportons la joie à nous-mêmes et aux autres ?
Vivre de l’amour, vivre dans l’amour peut être une source de problèmes, peut générer des ennemis. Le Seigneur a dit à Jérémie : « les gens te combattrons ». Mais il a ajouté : « ils ne pourront rien contre toi ». Et dans l’évangile, Saint Luc nous que le Christ, pour avoir été vrai, a été conduit sur une colline pour être précipité en bas. Mais il est allé son chemin. Car l’amour, qui est la vraie connaissance, ne passera jamais.
Abbé Jean Claude CIZA
Fot. Bart Larue