Evangile : Lc 24, 1-12
Bien aimés de Dieu, en ce jour de fête, jour de joie, nous célébrons la résurrection du Christ, la victoire de la vie sur la mort, la victoire de l’amour sur la haine, une fête qui constitue l’événement fondateur de l’Église. Saint Paul nous le rappel en ces termes : « si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi » ! (1 Cor 15, 14).
Oui, nous commençons un nouveau cycle liturgique, celui de Pâques, sommet et centre de la foi chrétienne. Il est impérieux d’en saisir l’essence et la signification.
Tout d’abord, la Pâques est une fête du passage ; elle nous rappelle qu’à l’époque de Moise, le peuple d’Israël a été libéré de l’esclavage d’Égypte. Il a passé la mer Rouge pour se diriger progressivement vers la terre promise. Et au matin de Pâques, nous célébrons le Christ qui est passé de la mort à la vie. Comme chrétiens, la fête de Pâques nous éclaire sur plusieurs passages qui marquent notre existence. Ce grand passage de Jésus nous ouvre le chemin.
Aujourd’hui, les récits qui nous sont proposés par l’Église pour notre méditation, ne racontent pas l’événement même de la résurrection. Le fondement ici de notre foi n’est donc pas une description mais une annonce. Tout baigne dans un climat de surprise, d’étonnement.
Pour nous permettre de vivre le mystère d’aujourd’hui, contemplons les personnages et les images clés de la liturgie du jour. D’abord les femmes, les anges, les apôtres et Jérusalem cité sainte.
Il est dit que le premier jour de la semaine, de bon matin, quelques femmes se rendent au tombeau pour embaumer le corps de Jésus. Ce sont les mêmes femmes qui ont suivi Jésus sur le chemin de sa passion, qui ont pleurés, qui ont eu le courage d’aller essuyer son visage. Oui, le cœur en peine, elles vont rendre les derniers devoirs de l’amour à celui qui a transformé leur vie et qu’un odieux complot a fauché. Ces femmes vont accomplir les onctions rituelles sur le corps de Jésus-Prophète par excellence, la veuille du grand sabbat.
Parvenues au tombeau, elles ont la bouleversante surprise de découvrir que la pierre qui fermait le sépulcre a été roulée de côté. Courageuses, elles pénètrent à l’intérieur pour se rendre à l’évidence: le corps du Christ a disparu. Tout simplement. C’est alors que leur apparaissent deux hommes portant un vêtement éblouissant qui leur adressent un message en trois temps. D’abord une question ; « pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? ensuite une affirmation ; « il n’est pas ici, il est ressuscité ». Enfin un rappel ; « rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée ; il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que le troisième jour, il ressuscité ! ».
Dans cette annonce de la victoire du Christ sur la mort, tout est dit. Notre Dieu, est un Dieu des vivants. Nous devons le chercher parmi les vivants. Il est un Dieu source de toute vie. Jésus est vivant, il est ressuscité. Il est passé de la mort à la vie, du tombeau à la lumière, de l’humiliation à la gloire. Il nous invite de nous familiariser avec les écritures saintes, de les méditer jour après jour pour découvrir qu’Il est et ce qu’il veut pour l’humanité entière.
A notre tour, nous sommes appelés, à l’instar de Marie Madeleine et de l’autre Marie, à transmettre ce flambeau en proclamant joyeusement et sans peur notre foi en Jésus ressuscité.
Le temps de Pâques, doit être pour chacun de nous, une occasion de retrouver l’audace, de laisser mourir ce qui doit mourir et d’appeler à la vie ce qui doit vivre. Le Christ vainqueur de la mort, invite chacun de nous, à choisir la vie et à se laisser envahir par l’amour de Dieu.
Le Christ vivant viens enlever de nos cœurs la pierre qui nous enferme dans les ténèbres, celle qui nous empêche d’aller vers les autres, de pardonner, de donner vie, de donner sourire à ceux qui sont attristés. Que la lumière de Pâques brille à jamais sur chacun de nous, qu’elle fasse de chacun de nous une novelle créature, des messagers de la Bonne Nouvelle du salut.
A tous et à chacun, Joyeuses fêtes de Pâques !
Abbé Jean Claude CIZA