Ac 2, 14-41 ; 1 P 2, 20-25 ; Jn 10, 1-10
Aujourd’hui nous célébrons le quatrième dimanche de Pâques. On l’appelle dans la tradition le « dimanche du Bon Pasteur ». Et les lectures que nous avons entendues nous invitent à méditer sur Jésus comme modèle du chrétien, comme guide du croyant. Nous allons prier spécialement pour les vocations religieuses et sacerdotales dans le monde.
Un modèle est un guide. Il indique, il montre la manière dont on doit être pour bien fonctionner, pour bien faire les choses. Si le Christ est notre modèle, est-ce à dire que sans lui ou en dehors de lui nous ne pouvons pas bien faire le bien ? Oui ! Répondent les lectures. Sans le Christ, nous vivons diamétralement opposés à lui, c’est-à-dire dans le mensonge, dans l’injustice pour parler comme l’Épître de Pierre.
Celui qui vit ainsi, c’est quelqu’un qui pour entrer quelque part, pour entrer dans la vie d’autrui, ne passe pas par la porte, mais escalade par un autre endroit, pour reprendre les mots de Jésus aux pharisiens.
L’homme qui n’entre pas par la porte déploie beaucoup d’efforts, puisqu’il escalade, mais pas pour le bien. Ne pas entrer par la porte signifie en pas avoir une intention droite ; c’est cacher ses vraies intentions dans la vie avec les autres. Jésus a des mots très durs pour celui qui vit ainsi : un voleur, un bandit.
Les questions pour nous alors sont celles-ci :
Est-ce que je cache mon vrai visage à mes interlocuteurs ?
Est-ce que je cherche à détourner quelqu’un ou des gens du droit chemin ?
Est-ce que je manque de bienveillance vis-à-vis des autres : de mes parents, de mes fils, de mes amis, des voisins ou collègues ?
Il faut pouvoir se poser de bonnes questions pour retrouver le chemin du salut. C’est ce que font les gens qui écoutaient Pierre le jour de la Pentecôte. Ils demandaient : « Frère, que devons-nous faire ? »
C’est aussi notre question aujourd’hui. Et nous devons accueillir la réponse de Pierre : « Convertissez-vous ».
Se convertir veut dire renverser la perspective, vivre à l’inverse de sa vie actuelle faite de mensonge et d’injustice, se détourner de l’égarement de sa génération, recevoir le don du Saint-Esprit.
C’est important de souligner le don du Saint-Esprit. Pierre et les autres apôtres avaient en effet trahi Jésus. Mais ayant reçu l’Esprit-Saint, ils sont maintenant des hommes transformés. Ils étaient paralysés par le mal, incapables de prendre de bonnes initiatives, ils sont maintenant des hommes « débout », dit le livre des Actes. Ils étaient enfermés dans la culpabilité, déprimés, maintenant ils parlent d’« une voix forte ». Ils peuvent sortir au grand jour. En somme, ils ont retrouvé Jésus comme leur maître, comme leur modèle, comme le guide de leur vie.
Comment donc est ce modèle de Jésus ?
Il est le bon berger qui entre par la porte.
C’est-à-dire qu’il est une personne qui apporte l’harmonie, la paix dans la vie de ceux qui l’aborde. Il éloigne le trouble et le doute. Pour cela, comme le dit la lettre de Pierre, « couvert d’insultes, il n’insultait pas ; accablé de souffrance, il ne menaçait pas », mais en tout, il se confiait à la justice de Dieu. Un bon chrétien, un vrai croyant fait rayonner la paix autour de lui, inspire confiance.
Il est la porte de la bergerie.
C’est-à-dire que dans le monde et au-delà, il est le passage qui donne accès à la paix, à la joie, à la vie. Il n’est pas une porte qui s’abat sur ceux qui y passent, mais une porte qui donne accès à la vie en abondance. Un bon chrétien, un vrai croyant, qui est passé par cette porte, devient débordant d’amour, de charité.
C’est bien beau tout ça, diront certains ! Oui, mais cela peut s’accompagner des souffrances comme nous le rappellent la lettre de Pierre. Pourquoi ? Parce que dans ce monde qui est mauvais, le Christ lui-même a souffert pour nous. Et nous devons accepter ces souffrances comme notre Maître car le disciple n’est pas plus grand que son maître . Que faire dans ce cas ? La lettre de Pierre répond : « vous rendrez hommage à Dieu en tenant bon ».
Père Jean Claude Ciza
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