Les lectures de ce vingtième dimanche nous invitent à méditer sur la vérité, sur la vérité de notre vie. La
vérité, c’est ce qui correspond à la réalité. Et la vérité de notre vie c’est que nous sommes créés à l’image
de Dieu, nous sommes créés par amour pour vivre dans le bien.
Jésus est venu témoigner de la vérité comme il l’a dit lui-même à Pilate : « Je suis né et je suis venu dans
le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jn 18, 37).
Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus dit à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et
comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! ».
Le feu éclaire, le feu provoque des transformations. En langage spirituel on appelle cela conversion. Le
contact avec Jésus, la rencontre avec lui ne laisse pas indifférent. Jésus est lui-même ce feu qui nous
éclaire et qui nous transforme si nous l’accueillons dans notre vie.
De quoi devons-nous donc nous convertir, éclairés que nous sommes par Jésus ? C’est la lettre aux
Hébreux qui nous nous répond : « débarrassons-nous de tout ce qui nous alourdit, et d’abord du péché qui
nous entrave si bien ».
Tout ce qui est lourd est difficile à gérer : ainsi, si l’on mange une nourriture lourde, on aura du mal à la
digérer ; si l’on porte un poids lourd, on aura du mal à le déplacer ; et si l’on est lourd soi-même, on aura
du mal à respirer et à marcher. La lourdeur est un obstacle au mouvement.
De la même manière, les entraves sont un obstacle au mouvement. En effet ; on met des entraves aux
jambes des animaux ou des prisonniers pour gêner leur marche, pour leur priver de la liberté.
Et il y a bien de choses qui nous empêchent de nous élever spirituellement. Nous nous encombrons de
beaucoup de vices qui nous rendent lourds, qui entravent notre réalisation, notre épanouissement : orgueil,
malhonnêteté, injustice, manque de respect, esprit de complot, etc.
Aujourd’hui, Jésus illumine notre vie et nous montre qu’il est bien possible de nous voir nous-même et de
nous voir les uns les autres différemment.
Mais attention ! Si la conversion nous libère intérieurement, elle peut aussi extérieurement nous
provoquer des ennemis, des adversaires. Car notre monde préfère les ténèbres à la lumière, notre monde a
le bien en horreur !
Regardons même dans nos familles, dans nos régions, dans notre pays. Pouvons-nous vraiment dire que
les gens sont amis de la lumière, du bien ? Si oui, pourquoi voyons-nous tant de mépris, tant de
souffrances, des guerres ? Si oui, pourquoi entendons-nous tant de cris, tant de pleurs ?
Dans ce contexte, dans ces conditions, vouloir vivre en bon chrétien peut signifier accepter d’être rejeté
par les gens de sa propre famille, par ses voisins, par ses collègues de travail, par son pays. En fait, Jésus
lui-même nous prévient dans l’évangile : « Pensez-vous que je sois venu apporter la paix dans le monde ?
Non, je vous le dis, mais plutôt la division ».
1° On le voit avec Jérémie dans la première lecture. Sa vie d’homme honnête et vrai dérange. Alors on
décide de l’éliminer : « Que cet homme soit mis à mort ». Comme Jérémie, on sera jeté dans la citerne de
l’isolement, on sera enfoncé dans la boue de la calomnie, des critiques sans fondements : « Ce n’est pas le
bonheur du peuple qu’il cherche, disent les ennemis de Jérémie, mais son malheur ».
2° On le voit avec Jésus qui « Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré, sans avoir de honte,
comme le dit la lettre aux Hébreux, l’humiliation de la croix ». Oui si Jésus qui est notre maître a été
rejeté et critiqué, nous devons, nous aussi à notre tour accepter ces rejets et critiques pour la vérité.
Alors, que faire ? Faut-il céder au découragement ? Non !
1° Nous devons avoir la foi en Christ : « alors nous courons avec endurance, avons-nous entendu dans
la lettre aux Hébreux, l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au
terme de la foi ».
2° Nous devons compter sur la protection des saints : « Frères, dit la lettre aux Hébreux, ceux qui ont
vécu dans la foi, foule immense des témoins, sont là qui nous entourent ».
3° Nous devons compter sur les gestes de bonnes gens : comme ceux de l’Ethiopiens Ebed-Melek qui
intervint auprès du roi en faveur de Jérémie, le sauvant ainsi d’une mort certaine.
Le Seigneur nous demande donc, pour citer de nouveau la lettre aux Hébreux, de ne pas nous laisser
accabler « par le découragement », mais de résister « jusqu’au sang dans l’épreuve de notre lutte contre le
péché ».
Que la lumière du Christ nous transforme et nous éclaire sur notre route chaque jour !
Père Jean Claude Ciza
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