Is 2, 1-5 ; Rm 10, 9-18 ; Mt 28, 16-20
En ce trentième dimanche du temps ordinaire, avant dernier dimanche du mois d’octobre, dans toute l’Église catholique, on célèbre la Journée Missionnaire Mondiale. La Journée Missionnaire Mondiale a été « promue par l’Œuvre pontificale de la Propagation de la Foi et approuvée par le Pape Pie XI en 1926 ». Cette Journée clôt la Semaine Missionnaire Mondiale.
Selon le site des Œuvres Pontificales Missionnaires-France, « La Semaine Missionnaire Mondiale répond à un triple objectif :
. S’informer sur la vie des communautés à travers le monde ;
. Prier pour la Mission ;
. Faire un geste de partage en faveur du Fonds Missionnaire Mondiale ».
Il s’agit donc d’une semaine de sensibilisation des chrétiens à la réalité de la mission à travers le monde. Naturellement, les lectures choisies pour ce dimanche nous parlent de la mission.
La mission, c’est d’abord l’envoi dans le monde du Christ par le Père, et ensuite l’envoi au monde des disciples par le Christ en l’Esprit Saint. Dans l’évangile selon saint Matthieu que nous venons d’entendre, Jésus dit justement à ses disciples : « Allez donc ! De toutes les Nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés ».
Maintenant, est-ce que le Christ nous appelle et nous envoie de manière anonyme ? Non ! Le Christ nous connait. Car il connait chacune de ses brebis. Il nous appelle et nous envoie de manière personnelle. Ainsi, l’engagement à servir le Christ est-il tout aussi personnel. Un bel exemple nous est donné dans la première lecture. Il y est dit : « Isaïe, fils d’Amos, a reçu cette révélation au sujet de Juda et de Jérusalem ». Dieu connait notre biographie. Le Christ nous désigne par notre nom et nous confie une mission. A la place du nom d’Isaïe nous pouvons mettre notre nom. Et à la place du nom d’Amos nous pouvons mettre le nom de notre père ou de notre mère.
Que devons-nous annoncer au monde au nom du Christ ?
A) Nous devons annoncer la foi : le monde a besoin de croire en Dieu pour avoir la vie. Dans la deuxième lecture, nous avons entendu saint Paul dire aux Romains : « Si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, alors tu seras sauvé ».
La foi nous fait passer de la mort à la vie. Elle nous permet de prendre part à la résurrection du Christ. C’est ainsi qu’il est dit dans l’évangile que le Christ a envoyé ses disciples « Au temps de Pâques ». La foi introduit dans la vie.
La foi nous fait aussi passer des ténèbres à la lumière. Dans la première lecture, nous avons en effet entendu dire : « Venez famille de Jacob, marchons à la lumière du Seigneur ». C’est une invitation à quitter les ténèbres des idoles : des personnes, des richesses, le pouvoir, des fétiches auxquels nous nous accrochons, mais au détriment de nous-mêmes et des autres. C’est une invitation à mettre Dieu, dans notre vie, à la première place, pour l’écouter et le suivre. Isaïe eut cette révélation : « Il arrivera dans l’avenir que la montagne du temple du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines ».
B) Nous devons annoncer la paix : il y a trop de problèmes, trop de conflits, trop de guerres dans le monde. Ils commencent dans nos cœurs qui ne savent pas choisir ou rester fidèles au bien. Ils s’étendent à nos familles qui se trouvent déchirées par la poursuite des objectifs trop divergents entre les parents, entre les enfants, entre les parents et leurs enfants. Les armes de guerres sont les machinations, les paroles, etc. Aujourd’hui, Dieu nous fait porter ce message que nous avons entendu dans la première lecture : « On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on ne s’entrainera plus pour la guerre ».
C) Nous devons annoncer l’unité du genre humain : il y a également trop de divisions dans le monde basées sur toutes sortes de catégories : raciales, tribales, collinistes, sociales, intellectuelles, religieuses, etc. Toutes ces divisions engendrent la mort : exclusion, esclavage, colonisation, génocide. Dieu veut que les hommes puissent dépasser ces divisions qui ne servent vraiment pas la cause de l’humanité. Aussi, saint Paul dit-il aux Romains : « entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur généreux envers tous ceux qui l’invoquent ».
Mais il y a un grand obstacle à la mission. C’est le doute. Dans l’évangile, saint Matthieu nous dit : « Quand [les disciples] virent [Jésus], ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes ». Nous aussi, confrontés à des moments de difficultés, il nous arrive d’avoir des doutes : sur nos familles, sur nos enfants, sur notre travail, sur notre santé, sur l’avenir de nos pays. Et nous nous lamentons en disant : « Où est Dieu ? » Aujourd’hui Jésus, dans le même évangile de saint Matthieu, veut nous rassurer : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre […], je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Demandons à Dieu la grâce de la foi pour accomplir fidèlement la mission qu’il nous confie.
Amen !
Abbé Jean Claude CIZA
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