Les lectures de ce trente deuxième dimanche nous parlent de la fidélité.
Qu’est-ce que la fidélité ? La fidélité, c’est l’attachement à une idée, à quelque chose ou à quelqu’un. C’est la vie vécue dans le respect des valeurs qui font de grandes sociétés, de grands peuples, de grandes personnes. La fidélité implique la régularité, la familiarité, la constance, la persévérance, même à travers la souffrance. Notre monde vit d’infidélité en infidélités. Cela s’observe dans nos familles, dans la vie politique et même dans la vie religieuse. Nous devons agir !
Saint Paul dans sa deuxième lettre aux Thessaloniciens que nous avons entendue écrit que « Le Seigneur lui est fidèle ». Qu’est-ce à dire ? Cela veut dire que Dieu est la source de la fidélité, de notre fidélité. Laissés à nous-mêmes, nous sommes incapables de nous attacher aux grandes valeurs, de tenir à nos promesses. Dieu est le modèle de l’homme. Nous sommes appelés à nous modeler sur Dieu. Mais comment se manifeste la fidélité de Dieu ?
Par l’amour :
C’est ce que nous enseigne Saint Paul dans la deuxième lecture, en ces termes : « Frères, laissez-vous réconforter par notre Seigneur Jésus-Christ lui-même et par Dieu notre Père, lui qui nous a aimés ». Dieu nous aime par le fait même qu’il nous donne la vie, qu’il nous donne de voir le jour. Et il nous a donné son Fils Jésus-Christ qui a passé sa vie en faisant le bien.
C’est vrai que nous vivons parfois des événements malheureux dans notre vie. Mais cela n’est-il pas dû bien souvent à notre propre égoïsme ? C’est vrai que nous aimons. Mais savons-nous vraiment aimer ? Regardons-nous vraiment vers Dieu comme source de notre amour ? Demandons-nous vraiment à Dieu comment nous devons vivre dans notre société, dans nos familles, dans nos communautés ? Apprenons à aimer comme Dieu nous aime !
L’amour de Dieu est universel. Il se porte vers tous les hommes. En effet, Dieu donne le soleil et la pluie à tous les hommes, aux méchants comme aux bons. Notre amour à nous est plutôt partial, sélectif. Nous avons de l’affection pour celui-ci et pas pour celui-là, et cela jusque dans nos familles. Nous travaillons bien souvent pour nos intérêts et pas pour ceux de la société dans son ensemble.
Aujourd’hui, saint Paul nous invite à tourner notre regard vers Jésus-Christ, notre Seigneur, et vers Dieu, notre Père, pour qu’ils affermissent notre cœur dans tout ce que nous pouvons faire et dire de bien.
Par la joyeuse espérance
L’espérance chrétienne concerne la vie du monde à venir que certains comme les sadducéens dont parle l’évangile ont du mal à imaginer, à accepter. Ils ont oublié que Dieu, comme le dit Jésus dans l’évangile, « n’est pas le Dieu de morts, mais des vivants, car tous ont la vie en lui ».
Aujourd’hui, les sept frères du Livre des Martyrs d’Israël nous interpellent. Ils nous montrent que cette vie du monde à venir se prépare dès ici-bas. Dans cette vie, il ne manque pas d’obstacles à la fidélité. Dans la première lecture, ces obstacles ont un nom : « Antiochus [qui] voulut contraindre [les sept frères] à manger du porc, viande interdite ». Antiochus peut être une personne, une chose ou une idée. Dans tous les cas, il s’agit des tentations qui nous envahissent du dedans ou du dehors et qui nous empêchent souvent à être vrais et honnêtes avec notre entourage ; à respecter la vie et les biens d’autrui ; à travailler pour le bien de tous.
Comme croyants, nous sommes appelés à la fidélité en subordonnant le bonheur de ce monde à la gloire du monde à venir. C’est ce que nous font comprendre le quatre témoignages rapportés par la première lecture. Citons une partie du second : « nous mourons par fidélité à ses lois [les lois de Dieu], le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle ». Le courage pour faire un tel témoignage est déjà un don de Dieu. Saint Paul dit aux Thessaloniciens : « Dieu vous affermira et protégera du mal ». Dieu ne nous délaisse pas. Il nous affermit et nous protège. Et cela est un motif de joie pour nous. L’espérance chrétienne est joyeuse. Nous devons cultiver la joie en nous et la partager aux autres. Le christianisme n’est pas une religion de la tristesse.
Si Dieu nous affermit et nous protège, nous devons nous aussi nous affermir et nous protéger les uns les autres :
Par la prière
Saint Paul dit aux Thessaloniciens : « Priez pour que nous échappions à la méchanceté des gens qui nous veulent du mal, car tout le monde n’a pas la foi ». Cette prière ne doit pas être egocentrique mais tournée vers les besoins des autres.
Par la confiance
Saint Paul dit aux Thessaloniciens : « Et dans le Seigneur, nous avons pleine confiance en vous ». Avoir confiance en Dieu, c’est lui confier toute notre vie sans peur des puissances de ce monde.
Puisse le Seigneur, comme le dit saint Paul, nous conduire à l’amour de Dieu et à la persévérance dans la confiance en lui-même.
Père Jean Claude Ciza
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