So 2, 3; 3, 12-13; 1Cor 1, 26-31; Mt 5, 1-12
En ce quatrième dimanche du temps ordinaire, un thème traverse toutes les lectures. C’est celui de l’humilité. Dans l’évangile de saint Matthieu nous parle de Jésus qui gravit la montagne à la vue de la foule. Et ses disciples s’approchèrent de lui. De la montagne, Moïse ramena les tables de la loi. Jésus ne cherche pas à nous donner des lois. De la montagne, il inaugure un nouveau style. Il exhorte, il nous exhorte à vivre le bonheur autrement que celui que le monde nous propose.
A quoi donc nous invite-t-il ? Au bonheur. N’aimons-nous pas le bonheur ? Bien sûr que nous aimons le bonheur ! Mais attention ! Le bonheur que Jésus nous propose passe par des valeurs qui vont à l’encontre des valeurs de ce monde.
La montagne que Jésus gravit est pour les pauvres de cœur, pour les doux, pour ceux qui pleurent, pour ceux qui ont faim et soif de la justice, pour les miséricordieux, pour les cœurs purs, pour les artisans de paix, pour ceux qui sont persécutés pour la justice, pour ceux qui sont insultés et accusés faussement parce qu’ils aiment le Christ et le nouvel ordre qu’il veut établir.
Qui donc préfère la justice, la paix, la douceur, voire la persécution dans un monde où l’orgueil, la démonstration de force, l’esprit de supériorité semblent plutôt l’emporter ? Disons la vérité : peu ! Ne nous étonnons donc pas de voir que dans l’évangile, saint Matthieu parle d’abord de la foule qui suivait Jésus. Mais lorsque Jésus gravit la montagne, la foule semble avoir disparu pour laisser la place aux disciples qui eux s’approchent de Jésus. Où est passée la foule ? A-t-elle refusé de gravir la montagne de la justice, de la paix, de la persécution, de la douceur ?
Et nous, où voulons-nous être ? Où sommes-nous ? Dans la foule qui s’arrête au pied de la montagne ? Ou parmi ceux qui acceptent de suivre Jésus même dans la montée et que saint Matthieu appelle « disciples » ? En tout cas, Sophonie, dans la première lecture nous dresse un tableau où l’on voit deux camps :
-D’un côté, c’est le camp des humbles. Qui sont-ils ? Ceux qui cherchent le Seigneur, c’est-à-dire ceux qui cherchent la justice, c’est-à-dire ceux qui cherchent l’humilité.
-De l’autre côté, c’est le camp des orgueilleux. Qui sont-ils ? Ceux qui pratiquent l’injustice, c’est-à-dire ceux qui disent le mensonge, c’est-à-dire ceux qui ne procurent pas le repos aux autres, qui aiment plutôt effrayer les gens par leurs discours ou leurs actes malveillants.
Ceux du premier camp échapperont à la colère de Dieu. Mais Sophonie constate qu’ils sont peu nombreux ; qu’ils sont un petit reste des fidèles. Et nous, où sommes-nous ? Ou voulons-nous nous situer ? Dans le premier ou dans le second camp ?
Saint Paul a invité les Corinthiens et nous invite aujourd’hui à ne pas nous enorgueillir devant Dieu. Mais à suivre une personne : Jésus-Christ. Lui est notre sagesse, notre justice, notre sanctification, notre rédemption.
Jésus est pour nous comme un éléphant. S’il prend un chemin, il doit être bon pour ceux qui le suivent. En communiant à son corps et à son sang, suivons-le donc pour mériter dans l’allégresse la récompense promise dans les cieux.
Père Jean Claude Ciza
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