Aujourd’hui nous célébrons le cinquième dimanche de Carême. Après la catéchèse baptismale de l’eau (la samaritaine) et celle de la lumière (l’aveugle de naissance), la liturgie de ce dimanche nous invite à méditer sur le thème de la victoire de la vie sur la mort en nous proposant le récit de la résurrection de Lazare.
Déjà dans la 1ère lecture, nous écoutons l’espérance du triomphe sur la mort chez Ez 37, 12-14. Le prophète annonce que le Seigneur fera « revivre les ossements desséchés » en ramenant les captifs de l’exil. L’esprit de Dieu fera jaillir du tombeau une humanité nouvelle. C’est une telle espérance que réalise le baptême dans la vie du chrétien.
Aussi dans la 2ème lecture, saint Paul rappelle avec enthousiasme aux Romains que tout baptisé est habité par l’Esprit du Seigneur qui est source de vie. Grâce à lui, nous sommes vainqueurs de la mort physique, du moment qu’elle ne peut pas nous séparer de Dieu.
L’Evangile afin relate la résurrection de Lazare dans une narration émouvante, pleine de douleur mais aussi d’espérance. Méditons-le brièvement en nous arrêtant sur quelques éléments importants du texte.
- D’abord le retard de Jésus. Tout le monde s’attendait à ce qu’il accoure vers Lazare, cet ami qui le recevait si volontiers dans sa maison. Curieusement, le Christ se contente de répondre aux envoyés : « cette maladie ne conduit pas à la mort ». Marthe va d’une manière polie le lui reprocher en ces termes ; « si tu avais été là, ton ami ne serait pas mort » !
Parfois nous aussi, dans certaines circonstances de la vie, nous avons l’impression que Dieu nous abandonne. Qu’il nous laisse tous seuls face à l’épreuve. St Jean à travers cette page, veut nous montrer que toutes nos prières sont certes exaucées dès que nous les formulons, mais que c’est Dieu seul qui choisit le moment et la manière de répondre à nos supplications.
Ainsi, le retard de Dieu, peut être considéré comme un test. Le Seigneur nous demande de continuer à l’aimer et à lui faire confiance, même aux heures d’épreuve. Voilà pourquoi nous devons le remercier même si son heure tarde à venir. Le seigneur nous aime infiniment ; il veut notre bien ; et si nous avons l’impression qu’Il tarde à venir, à exaucer c’est pour que notre foi s’affermisse.
- Les pleurs de Jésus. Ces pleurs manifestent toute la délicatesse, l’humanité et la douceur de Jésus. Ils sont signe de la grande amitié qui le lie à Lazare et à sa famille. Jésus nous manifeste sa tendresse à tout instant quand nous recourons à lui, c’est question d’avoir foi et d’espérer à lui comme Marthe et Marie dans les moments difficiles.
- La déclaration de Jésus : « je suis la résurrection et la vie ». cette déclaration nous fait comprendre qu’Il est victorieux de la mort et qu’il détient un pouvoir réservé à Dieu seul : « moi je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra, et tout homme qui vit et croit en moi, ne mourra jamais ».
- Lazare, Jésus et nous. Par cette résurrection, c’est donc une nouvelle vie qui commence par lui, une vie qu’il promet à tous ceux qui seront unis à lui dans le mystère de sa Pâques.
Disons avec saint Paul : si le Christ est en vous, bien que le corps soit mort déjà en raison du péché, l’Esprit est vie en raison de la justice. Et si l’esprit de celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous » Rm 8, 1à-11. Telle est notre espérance ! qu’il nous donne par cette eucharistie, la vie qu’il possède en plénitude et fasse grandir notre foi et notre espérance en lui seul.
Père Jean Claude Ciza