Textes: Ex 12, 1-8. 11-14 ; 1Co 11 , 23-26 ; Jn 13, 1-15.
Biens aimés de Dieu, en cette célébration, nous sommes invité à médité sur le « mystère de l’Eucharistie ». C’est aujourd’hui que commence le « Triduum Pascal », durant lequel l’Eglise revivra avec dévotion les trois derniers jours de la vie terrestre de Jésus. En ce jeudi, elle commémore, au cours de cette célébration même, l’institution de l’Eucharistie, la naissance du sacerdoce et « mandement du service ».
En effet, avant de quitter ce monde pour rejoindre son Père, Jésus laisse à ses disciples et à nous aujourd’hui le testament de l’amour qu’il illustre par ces trois dons : l’eucharistie, le sacerdoce ministériel et le service. Il existe donc un lien indissociable entre ces trois dons qui ont pour but de faire grandir l’amour même de Dieu pour l’humanité. Ainsi, nous avons pour notre méditation trois points à savoir : le lavement des pieds ; l’Eucharistie et le sacerdoce.
Le lavement des pieds
C’est un geste que le Christ pose devant ses apôtres au beau milieu du repas. Un geste d’humiliation que même l’esclave ne pouvait pas poser à l’égard de son maître. L’on comprend alors le refus de Pierre devant son maître. Il est évident que le lavement de pieds ne dit pas seulement ce que Jésus fait pour ses disciples. Il révèle ce qu’est Dieu pour l’homme. Le Tout Puissant en s’abaissant, en s’humiliant, se fait tout semblable au dernier des hommes pour n’en perdre aucun. Ce geste n’est pas facultatif pour Jésus, mais plutôt une condition pour avoir part au Royaume. Pour Jésus, il n’y a pas de véritable amour qui ne se transforme en service. L’amour fraternel et l’abaissement de soi, doivent ainsi devenir des expressions concrètes de notre union à Dieu.
L’Eucharistie
D’après les Evangiles synoptiques, Jésus a célébré la Pâque au cours de la dernière Cène en offrant à ses disciples le don de son Corps et de son Sang en remplacement du repas pascal juif. Ce que Jésus réalise sous les signes sacramentels du pain et du vin sera achevé par le don suprême de sa vie, sur la colline du Calvaire. Pour nous, l’Eucharistie est alors un trésor le plus précieux par lequel s’opère le salut de l’humanité. C’est elle qui fait l’Eglise, elle est notre fierté. Selon le Concile Vatican II ; « l’Eglise fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Eglise ».
Toute la vie de l’Eglise est orientée vers ce sacrement par excellence qui unit le fidèle au Christ et lui donne l’énergie nécessaire pour remplir sa mission dans le monde.
Le sacerdoce
La dignité du sacerdoce dérive essentiellement de l’identité que le prêtre reçoit du Christ et non de ses mérites personnels. Choisi et consacré pour être « Alter Christus », le prêtre ne remplit réellement sa mission qu’en vivant comme son Maître. Il est un mystère pour lui-même, un médiateur entre l’homme et Dieu, un témoin de l’amour qui va jusqu’au don total de soi. Aidons les prêtres à réaliser leur mission et leur identité au milieu de ce monde.
Prions beaucoup pour les prêtres en ce jour de fête ; afin qu’ils aient le courage d’imiter le Christ jusqu’au don de leur vie. Que chacun de nous soit humble pour servir les autres à l’exemple du Christ qui s’est fait moins qu’un esclave en lavant les pieds de ses apôtres et que l’Eucharistie que nous célébrons chaque jour , nous donne plus des forces pour servir Dieu à travers nos frères et sœurs et nous obtienne le salut éternel.
Abbé Jean Claude CIZA